Temps, objectifs, managers : les maux du travail moderne

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Je consacre ma vie professionnelle au bien-être au travail et au management depuis bientôt 10 ans et je dois bien vous faire un aveu : si la prise de conscience a bien évolué... le chemin reste long... très long. Mais ce qui est bien, c'est que je constate souvent au travers de mes conférences que de plus en plus de dirigeant.e.s agissent car ils et elles ont compris que le bien-être au travail est dans intérêt de toutes et tous.... y compris d'un point de vue économique.

Mais... une fois ce constat fait, quand on parle de bien-être au travail, il est important de savoir ce qui l'entame. et c'était l'objet de mon sondage Linkedin auquel vous êtes plus de 3 400 à avoir participé. Ce sondage donne des pistes très claires concernant les facteurs qui impactent le plus négativement le bien-être au travail.

Ces résultats mettent en lumière les multiples défis auxquels les salariés sont confrontés au quotidien, et ouvrent des pistes de réflexion sur les améliorations possibles dans le monde professionnel.

Le manque de temps : un poids majeur pour 37 % des salariés

Le manque de temps arrive en tête des préoccupations, avec 37 % des votes. Ce chiffre illustre une réalité bien connue : la surcharge de travail, les délais serrés et les attentes croissantes exercent une pression constante sur les employés. et ce sentiment, reel ou perçu, de ne pas avoir assez de temps pour tout faire en une journée est la toute première source de stress des salariés.

Ce sentiment de "manque de temps" peut engendrer plusieurs effets néfastes. Il limite la capacité des salariés à se concentrer, augmente le risque d'erreurs et, pire encore, contribue à un sentiment d'épuisement professionnel. La gestion du temps devient alors un enjeu central, non seulement pour préserver la productivité, mais aussi pour maintenir un équilibre entre vie personnelle et professionnelle.

Les solutions ? Elles passent notamment par une meilleure priorisation des tâches, une réduction des réunions inutiles (pour rappel, un cadre va passer chaque année 24 jours de 24 heures en réunion dont 50% du temps est consacré à un autre sujet que celui initialement prévu) et une répartition plus équilibrée des charges de travail.

Les employeurs ont également un rôle clé à jouer en fixant des attentes réalistes et en favorisant une culture qui valorise la qualité du travail plutôt que la quantité.

Les objectifs trop ambitieux : une pression pour 13 % des répondants

Si "les objectifs trop ambitieux" n’ont été cités que par 13 % des participants, ils restent néanmoins une source significative de stress pour une partie des salariés. Lorsqu’un collaborateur se sent incapable d’atteindre ses objectifs, cela peut rapidement saper sa confiance en lui et miner sa motivation.

Je ne sais pas vous, mais se trouver au pied de l'Everest en maillot de bain et en tong, c'est le sentiment que peut parfois donner un objectif trop ambitieux... il y a de quoi se décourager avant même de commencer.

La solution réside dans une meilleure communication autour des attentes. Les managers doivent s’assurer que les objectifs sont SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis). Par ailleurs, des ajustements réguliers doivent être envisagés pour tenir compte des imprévus ou des changements dans les priorités.

Certains Directeurs Commerciaux ont même tenté une expérience originale : laisser les équipes fixer leurs propres objectifs... première surprise, ces derniers étaient plus ambitieux que ce qu'ils auraient osé mettre... deuxième surprise, une année plus tard, tout les objectifs avaient été dépassés. Eh oui... nous ne sommes jamais aussi motivé que par des objectifs que nous avons fixé nous-même, en pleine connaissance de nos contraintes.

La relation avec le manager : une source d’insatisfaction pour 26 % des salariés

Un quart des répondants ont désigné leur manager comme étant le principal facteur affectant leur bien-être. Cela reflète l’importance cruciale du rôle managérial dans l’expérience professionnelle des employés.

Un manager peut être un véritable catalyseur de motivation, mais aussi, malheureusement, une source de stress. Les comportements autoritaires, le manque de reconnaissance ou d’écoute, ainsi qu’une communication déficiente, sont autant de facteurs qui peuvent détériorer le climat au sein d’une équipe. L'étude GALLUP qui montre que plus de 50% des démissions sont dues à un management défaillant prouve bien ce point d'ailleurs.

Pour améliorer cette situation, les entreprises doivent investir dans la formation des managers, en les aidant à développer des compétences telles que l’empathie, l’écoute active et la gestion bienveillante. Encourager les feedbacks constructifs entre collaborateurs et managers peut également contribuer à renforcer la confiance et à désamorcer les tensions.

L’environnement de travail : un impact direct sur 24 % des participants

Enfin, 24 % des répondants ont pointé du doigt leur environnement de travail comme étant un frein à leur bien-être. Cela peut inclure des facteurs physiques (bruit, manque d’espace, conditions ergonomiques inadaptées) ou psychologiques (climat toxique, manque de soutien entre collègues).

Un environnement de travail sain est essentiel pour favoriser la concentration, la créativité et le bien-être global. Les entreprises peuvent agir en améliorant les espaces de travail, en adoptant des pratiques plus inclusives et en veillant à réduire les comportements nuisibles tels que les discriminations ou les conflits interpersonnels. Mais en premier, ce qu'elles doivent faire, c'est de libérer la parole, de demander aux salariés ce qui va bien... et ce qui va moins bien et de mettre en place un plan d'actions concret.

Conclusion : des leviers d’amélioration pour le bien-être au travail

Ce sondage montre que le bien-être au travail est influencé par une diversité de facteurs, allant des contraintes temporelles à la relation managériale, en passant par l’environnement de travail. Si certaines problématiques, comme le manque de temps, sont particulièrement répandues, d’autres, comme les objectifs trop ambitieux, concernent une proportion plus restreinte mais néanmoins significative de salariés.

Pour les entreprises, ces résultats sont une opportunité précieuse de repenser leurs pratiques et d’investir dans des solutions concrètes. Car en fin de compte, un collaborateur épanoui est un collaborateur performant. Et vous, qu’en pensez-vous ? Quels sont les leviers que vous aimeriez voir activés dans votre entreprise pour améliorer votre bien-être au travail ?