Soyons fiers de nos petits (et grands) bonheurs !
Selon une étude présentée par le Guardian, la publication de statuts moroses sur Facebook engendrerait un effet de contagion de la part des autres membres qui les visualisent, postant à leur tour un message triste. MAIS, excellente nouvelle, les statuts positifs sont plus contagieux encore sur le réseau social. Alors... pourquoi se priver ?
La semaine dernière, alors que j'étais en vacances, j'ai écrit un article pour partager une toute petite aventure qui m'était arrivée et expliquer comment quelque chose de négatif pouvait se transformer en quelque chose de positif, sans s'y attendre. Que de commentaires positifs à cet article et... quelques-uns négatifs : partager son bonheur serait indécent. Et c'est vrai que la question se pose. Nous vivons dans un pays plutôt en crise, il y a beaucoup (trop) de SDF, trop de travailleurs pauvres, trop de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Ok. Mais le fait de cacher nos petits bonheurs améliore t'il ou détériore t'il la situation ?
Je vais être franc, j'en ai assez du misérabilisme à la française. Si je suis heureux, je ne vois pas ce que cela enlève à qui que ce soit par contre, partager ma mauvaise humeur ou mes malheurs, clairement, je ne voit pas l'intérêt, si ce n'est d'essayer d'entrainer avec moi d'autres personnes dans mon esprit morose. J'ai eu moi aussi ma part de maladies, de souffrances, d'échecs mais l'indécence me semble d'être de les partager. J'ai une intime conviction selon laquelle nous sommes sur terre pour rendre notre entourage heureux, pas pour les déprimer mais ceci reste, bien entendu, très subjectif.
Je suis certain que vous connaissez de ces personnes qui ne savent poster sur Facebook que des statuts rageurs et/ou déprimants. Mais à un moment, il faudrait peut être réaliser dans quel pays nous vivons tout de même.
"On ne jouit bien que de ce qu'on partage"
Madame de Genlis
Voulons nous vivre au Pakistan où une femme peut se faire lapider par sa propre famille parce qu'elle s'est mariée par amour au lieu de se marier à l'homme qui lui était destiné ? Voulons nous vivre aux Etats-Unis où il est légal de laisser mourir un SDF devant un hôpital parce qu'il n'a pas d'argent ? Voulons nous vivre en Allemagne où quand vous êtes une femme, avoir un enfant signifie souvent mettre un terme à ses ambitions professionnelles ? Alors certes, notre pays est loin d'être parfait mais par rapport au reste du monde, je pense pouvoir affirmer que notre pays est plutôt dans la moyenne supérieure mondiale quel que soit le critère choisi.
Et c'est à ce titre qu'il me semble important que chacun d'entre nous partagions nos petits bonheurs, sans en avoir honte. J'ai vraiment le sentiment que parfois dire "tout va bien" va être mal perçu, un peu comme si c'était indécent. Ce que je dis, c'est que nous avons une obligation quasi morale à partager nos bonheurs car si nous ne sommes pas capables de nous satisfaire de ce que nous avons, qui sur cette planète le pourrait ?
Il ne s'agit en aucune manière d'être complètement naïf et un tantinet niais mais regardez les statuts de vos amis sur Facebook. Combien vont se plaindre de la pluie ou du soleil qui n'est pas souvent là et combien vont faire un statut pour dire qu'ils sont heureux qu'il fasse beau ? Sur Linkedin, il en va de même. Bien entendu que les articles et les statuts qui expliquent que l'Intelligence Artificielle peut être une menace pour l'emploi, ou ceux qui expliquent que la vie en entreprise est vraiment difficile peuvent être intéressant mais, franchement, de temps en temps, lire un post tout simple qui partage la joie d'avoir eu un diplôme ou un article optimiste sur le bien-être au travail... ça fait du bien, non ?
Etre professionnel, ce n'est pas être triste. N'hésitez plus à partager votre bonne humeur quand vous l'avez car elle se transmet, elle se diffuse. Vous n'êtes pas plus crédible avec une humeur de croque-mort qu'avec un sourire au bout du clavier, bien au contraire ! La plus grande partie des personnes sur Linkedin ont des vies qui connaissent des petits ou des grands bonheurs chaque semaine, pour ne pas dire chaque jour. Certes, certains jours, ça ne sera que l'éclat d'un soleil de printemps mais personne ne me fera croire que nous vivons un enfer en France et il est temps que les optimistes se fassent entendre un petit peu plus.
Mais, avant que les esprits chagrins ne se déchainent en commentaires agressifs, je ne dis pas qu'il ne faut rien faire pour que les choses aillent encore mieux, je dis simplement que les choses iront plus vite si nous regardions plus souvent le verre à moitié plein plutôt que de nous désoler en permanence sur le verre à moitié vide.
Alors... pret(e)s à parler de votre verre à moitié plein ?
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