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Les résultats de mon sondage LinkedIn avec mon partenaire Great Place to Work sur la question "Est-ce que votre entreprise fait quelque chose pour les salariés aidant-es ?" révèlent une réalité préoccupante.

Seulement 11% des répondants affirment que leur entreprise agit "beaucoup" en faveur des salariés aidants, tandis que 22% indiquent que leur organisation fait "un peu". Plus alarmant encore, 38% déclarent que leur entreprise ne fait "pas du tout" d'efforts dans ce domaine, et 29% avouent ne pas savoir si des mesures existent... je savais qu'il y avait un tabou sur ce sujet, mais à ce point, franchement, je ne m'en doutais pas !

Saviez-vous qu'une personne sur cinq est aidante selon une étude BVA - Fondation April ? La difficulté : une grande partie de ces aidants assume cette responsabilité en parallèle de leur vie professionnelle et personnelle... vous imaginez l'impact sur la charge mentale de ces personnes !

Par ailleurs, d'après la DREES, 49% des aidants souffrent de leur situation et de ses conséquences . Vous l'aurez compris, le sujet des salariés aidants concerne un grand nombre d'entre nous et, du fait du vieillissement de la population, cela sera de plus en plus le cas, et cela aura un impact sur les entreprises. Oui, ce sujet nous concerne potentiellement toutes et tous !

Ces chiffres illustrent parfaitement le paradoxe actuel : alors que près de 11 millions de Français sont considérés comme des aidants familiaux, leur situation reste largement invisible dans le monde professionnel. Entre obligations professionnelles et responsabilités d'aidant, ces salariés vivent une double journée qui impacte significativement leur équilibre de vie.

Des conséquences multidimensionnelles

Le manque de soutien aux salariés aidants engendre des répercussions à plusieurs niveaux. Pour les salariés concernés, cela se traduit par un épuisement physique et émotionnel, des difficultés de concentration et une baisse de productivité. Ils éprouvent souvent un sentiment d'isolement et de manque de reconnaissance. Nombreux sont celles et ceux qui renoncent à des opportunités de carrière et présentent un risque accru d'absentéisme ou de départ de l'entreprise.

Pour les entreprises, les conséquences sont tout aussi importantes : perte de talents expérimentés, coûts cachés liés à l'absentéisme, diminution de l'engagement collectif. On observe également une détérioration du climat social et une atteinte à l'image employeur lorsque ces problématiques ne sont pas prises en compte.

Vers une politique d'entreprise inclusive

Les 11% d'entreprises qui agissent "beaucoup" démontrent qu'une autre approche est possible. Ces organisations pionnières ont compris que soutenir les salariés aidants représente non seulement un acte de responsabilité sociale, mais aussi un investissement stratégique.

Parmi les bonnes pratiques à déployer, la sensibilisation et l'identification constituent une première étape essentielle. Cela passe par une communication interne sur la réalité des aidants et la déstigmatisation de ce statut. La création d'espaces de parole sécurisés permet également aux personnes concernées de s'exprimer sans crainte. Libérer la parole sur ce sujet est sans aucun doute possible la première étape.

Bien entendu, la flexibilité organisationnelle représente un autre levier majeur avec des aménagements d'horaires adaptés, un télétravail facilité et la mise en place d'un compte épargne-temps spécifique. Ces mesures permettent aux salariés aidants de mieux concilier leurs différentes responsabilités.

L'accompagnement personnalisé constitue également un axe important à travers la formation des managers à cette problématique, la mise en place d'une ligne d'écoute dédiée et l'accès à un service de conseil juridique et administratif. Ces dispositifs apportent un soutien concret aux salariés concernés.

Un enjeu de transformation culturelle

Au-delà des dispositifs, c'est une véritable évolution culturelle qui doit s'opérer. L'entreprise du XXIe siècle ne peut plus ignorer la réalité sociale de ses salariés. Reconnaître et valoriser le rôle d'aidant, c'est aussi reconnaître l'humanité qui se cache derrière chaque salarié.

Le fait que 29% des répondants ne sachent pas si leur entreprise agit en faveur des aidants souligne un déficit majeur de communication, même lorsque des dispositifs existent. La visibilité des actions entreprises constitue donc un enjeu crucial pour sensibiliser l'ensemble des collaborateurs à cette réalité. Eh oui, le savoir faire, c'est bien, mais le faire savoir, ce n'est pas mal non plus !

Vers un modèle gagnant-gagnant

Les entreprises les plus avancées sur ce sujet témoignent des bénéfices concrets observés. Elles constatent une fidélisation accrue des talents et une amélioration significative du bien-être au travail. Le renforcement de la cohésion d'équipe est également notable, tout comme le développement des compétences d'empathie et d'organisation. Ces organisations bénéficient par ailleurs d'une valorisation de leur image employeur, atout précieux dans un contexte de guerre des talents.

Ce qui est absolument formidable, c'est que prendre en compte ce qui peut sembler un "problème" devient un atout pour les entreprises. Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas parce que l'on ne voit pas une problématique que celle-ci n'existe pas, et intégrer celle des salariés aidants me semble aujourd'hui non seulement évident... mais essentiel et inévitable !

Conclusion

Le sondage LinkedIn met en lumière l'urgence d'agir. Avec 38% d'entreprises qui ne font "rien du tout" pour leurs salariés aidants, le chemin à parcourir reste considérable. Pourtant, les 11% d'organisations exemplaires montrent qu'un autre modèle est possible et souhaitable.

Face au vieillissement de la population et à l'allongement de la vie professionnelle, la question des salariés aidants deviendra inévitablement centrale dans les années à venir. Les entreprises qui anticipent cette évolution sociétale en développant dès aujourd'hui une politique volontariste se positionnent comme des acteurs responsables et innovants.

Soutenir les salariés aidants n'est pas seulement une question de compassion, c'est aussi un choix stratégique pour construire une organisation plus humaine, plus résiliente et finalement plus performante sur le long terme. Et si avec mon partenaire Great Place to Work, nous avons estimé qu'il fallait consacrer un sondage, un article et un épisode à ce sujet, c'est pour une raison toute simple : une entreprise qui ne s'occuperait pas de ses salariés aidants ne peut pas être une Great Place to Work... c'est aussi simple que cela !