Seulement 23% des salariés s'expriment librement : comment briser le silence au travail ?

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Dans le cadre professionnel, la possibilité de s’exprimer librement, y compris sur des sujets négatifs ou sensibles, est essentielle pour le bien-être des salariés et la performance des organisations. Oui, ce sont parfois les outils les plus simples qui ont le plus d'impact, et la libération de la parole est ce genre d'outil !

Pourtant, selon les résultats de mon sondage LinkedIn auprès de plus de 2 700 d'entre vous, seulement 23 % des répondants affirment pouvoir parler sans problème de tout dans leur entreprise ou équipe. Tandis que 46 % déclarent que ce n’est “pas simple… mais possible”, 23 % mentionnent que cela n’arrive que rarement, et 8 % indiquent ne jamais pouvoir s’exprimer librement.

Ces chiffres révèlent une réalité alarmante : le silence prévaut souvent dans les organisations, freinant l’innovation, la collaboration et la création d’un climat de confiance. Mais pourquoi est-il si difficile de libérer la parole au travail, et comment les entreprises peuvent-elles créer un environnement propice à l’échange authentique ?

Les conséquences du silence au travail

Lorsque les salariés se sentent dans l’incapacité de s’exprimer librement, cela entraîne des conséquences profondes. Le silence peut résulter de la peur de représailles, de jugements ou de sanctions. Ainsi, les problèmes ne sont pas adressés, les tensions augmentent et des opportunités d’amélioration sont perdues. Par exemple, une erreur non signalée peut conduire à des échecs coûteux, tandis qu’une idée non partagée peut priver l’entreprise d’une innovation majeure.

Les conséquences s’étendent également au bien-être des collaborateurs bien entendu. Un environnement où la parole est bridée génère stress, frustration et démotivation. Les salariés qui ne se sentent pas écoutés peuvent être tentés de se retirer, de s’impliquer moins dans leur travail, ou même de quitter l’organisation. Le coût pour l’entreprise est alors élevé : turnover accru, perte de compétences et impact négatif sur la culture d’entreprise.

Je suis convaincu depuis des années par exemple que si nous voulons enfin faire reculer le burn-out au travail qui touche plus de 10% des salariés, il faut que ce sujet ne soit plus tabou afin de pouvoir en détecter plus facilement les signaux faibles.

Les freins à la libération de la parole

Malgré les bénéfices évidents d’une communication ouverte, de nombreux freins subsistent. La culture d’entreprise joue un rôle déterminant : certaines organisations valorisent encore une hiérarchie rigide et considèrent que le questionnement ou la critique sont synonymes d’insubordination... dans l'absolu, il peut sembler plus simple et tentant de gérer un groupe avec une pensée unique.

De plus, les managers ont parfois tendance à interpréter les retours négatifs comme des attaques personnelles, plutôt que comme des opportunités d’amélioration. Cela dissuade les équipes de s’exprimer, surtout si ces attitudes sont ancrées dans la culture organisationnelle.

Enfin, l’absence de mécanismes formels pour recueillir la parole des salariés peut être un frein. Sans espaces sécurisés et adaptés à l’échange, les collaborateurs préfèrent garder le silence, même lorsqu’ils ont des choses importantes à dire. Ainsi, le potentiel d’amélioration continue reste largement inexploité... la première étape, c'est au sein de chaque équipe, pendant chaque réunion.

Comment encourager une parole libre et constructive

Pour inverser cette tendance, les entreprises doivent adopter une approche proactive. Tout d’abord, il est crucial de créer une culture de la confiance. Les managers, en particulier, doivent donner l’exemple en étant transparents et en accueillant les feedbacks de manière positive. Une simple phrase comme « Merci pour ton retour, comment penses-tu que nous pourrions avancer ? » peut suffire à encourager les échanges. Oui, la libération de la parole commence par une réflexion au sein de chaque équipe.

Ensuite, les organisations peuvent mettre en place des dispositifs concrets tels que des enquêtes anonymes, des boîtes à idées, ou des ateliers de discussion ouverts. Ces outils permettent de créer des espaces où les salariés se sentent libres de s’exprimer sans crainte de conséquences négatives. Bien entendu, ces outils n'ont d'impact que si ils sont à l'origine de véritables changements dans les organisations et c'est tout le sens d'ailleurs d'outils de labellisation tels que Great Place To Work qui permettent en premier de libérer la parole et en second lieu... d'agir concrètement !

Enfin, la formation des managers est essentielle. Ils doivent apprendre à développer leur intelligence émotionnelle, à gérer les retours négatifs et à transformer les critiques en moteurs de progrès. Ainsi, la parole devient un outil de co-construction plutôt qu’un facteur de division.

Conclusion

Libérer la parole au travail n’est pas seulement un enjeu de bien-être individuel : c’est un vecteur stratégique pour la performance collective. Comme le révèlent les chiffres de mon sondage, près de 30 % des salariés disent ne pouvoir parler librement qu’avec difficulté, voire pas du tout.

Les entreprises ont tout à gagner à briser ce cercle vicieux en instaurant un climat de confiance et des dispositifs adaptés. En faisant de l’écoute une priorité, elles renforcent leur attractivité, leur capacité d’innovation et leur cohésion interne. Après tout, un collaborateur qui peut s’exprimer librement est un collaborateur qui contribue pleinement à la réussite collective... c'est bien connu, seul on va plus vite, ensemble, nous allons plus loin !