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Peut-on apprendre à manager ?


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Vous êtes 5 715 a avoir répondu au sondage de la semaine dernière dont l’objectif était de savoir si être un bon manager pouvait s’apprendre ou si cela était inné. Eh bien le résultat est sans appel : seulement 1% d’entre vous pense que quoi que l’on fasse, si dès la naissance nous n’avons pas certaines qualités, il sera impossible de devenir un bon manager.






Mais pour 99% d’entre vous, manager peut s’apprendre. Alors, ce qui est intéressant, à mon sens, ce sont les 32% qui ont répondu « sans une base naturelle, non, devenir un bon manager n’est pas possible ».


Mais… c’est quoi cette base naturelle ? Toute la question est de savoir si cette base est si rare que cela et c’est la question à laquelle je vais essayer de répondre dans cet article.


Alors… quelles sont les bases indispensables pour devenir un bon manager ? Quelles sont ces « softskills » sans lesquelles, quelles que soient les formations données, une personne ne pourrait devenir manager ?


1- Un minimum de politesse

Saviez-vous que le fait de ne pas dire « bonjour » le matin est l’une des toutes premières causes de démotivation des salariés. Oui, vous avez bien lu, un certain nombre de manager n’ont pas retenu les bonnes leçons de politesses reçues dans leur enfance.


Cela semble fou, et c’est pourtant la réalité. Je reçois beaucoup de témoignages en ce sens, jusqu’à celui-ci dans lequel une femme m’expliquait ne pas comprendre pourquoi son manager disait bonjour à l’équipe d’à côté, mais pas à la sienne. Je lui ai conseillé de lui demander, tout simplement.


Elle l’a fait et son manager lui a expliqué qu’il disait bonjour à l’équipe d’à côté parce qu’ils étaient sympas (sic), mais qu’il ne le faisait pas à la sienne car cela faisait trop « copain-copain ». Après lui avoir parlé, bien entendu, le manager a changé du tout au tout et a dit bonjour à tout le monde…


Vous me l’accorderez, réapprendre les bases de la politesse… pas très compliqué.


2- Un minimum d’empathie

Savoir se mettre à la place de quelqu’un, comprendre ses motivations, ses émotions, de façon quasiment intuitive, rien qu’en la regardant. Oui, cette qualité est innée et ne peut pas s’apprendre, c’est certain.


Je suis profondément quelqu’un d’empathique, ce qui m’a énormément servi dans ma carrière de manager. Pour autant, quand j’encadrais d’autre managers qui n’étaient pas forcément empathique, je leur expliquais que développer sa capacité d’écoute, se rendre disponible pour son équipe au lieu de passer sa journée en réunion, étaient d’excellent moyens de comprendre son équipe et, ainsi, de pouvoir adapter son comportement à chaque membre de l’équipe.


L’empathie est quelque chose d’intuitif, l’écoute et la disponibilité sont des choses cartésienne, accessibles à toutes et à tous si on en explique l’utilité… pas inaccessible non plus… si ?


3- Un minimum de courage

Être un manager bienveillant, ce n’est pas de dire « oui » à tout, loin de là. C’est de savoir dire « non » à un salarié qui demande une augmentation et ne la mérite pas, c’est de savoir dire non à son propre manager qui propose des objectifs que vous savez impossibles à atteindre.


Je me rappelle très bien mes débuts en tant que manager… il était tellement plus simple de dire oui à tout. Puis, j’ai réalisé que le métier de manager consistait avant toute chose à prendre des décisions, à trancher, et pas forcément de plaire à tout le monde.


Comme je l’explique dans cet article, un manager ne doit pas forcément être ami avec les membres de son équipe. Et quand on explique à un manager l’intérêt qu’il a personnellement à faire preuve de courage, cela fonctionne.


Oui, le courage managérial, cela s’apprend. J’ai eu la chance quand j’étais jeune manager d’avoir un manager qui l’a fait.


4- Un minimum d’ouverture d’esprit

Être manager ne signifie en aucune façon que l’on raison sur tout face à son équipe. Certes, le manager doit avoir une vision, un objectif… mais il doit accepter d’être challengé en permanence. J'ai toujours beaucoup aimé ce proverbe africain "seul on va plus vite, à plusieurs, on va plus loin ».


Là encore, certaines personnalités sont plus aptes à écouter que d’autres et à savoir faire évoluer leurs convictions en fonction des discussions. Cela étant dit, quand il s’agit de prendre des décisions, il existe des méthodes qui permettent à tout manager de travailler leur ouverture d’esprit : brainstorming, partage de la décision, libération de la parole.


Si cette ouverture d’esprit n’est pas naturelle, elle se travaille, comme pour le courage, en formant les managers et en leur faisant comprendre à quel point ils ont un intérêt personnel à agir ainsi. Une équipe doit être une démocratie, pas une dictature, tout le monde peut le comprendre.


5- Un minimum d’humilité

Bon… ça, ok, c’est probablement la chose la moins simple à travailler. Dans ma carrière, et encore aujourd’hui, je croise parfois des managers visiblement très, très fiers de ce qu’ils sont… et qui le font savoir avec une certaine forme d’arrogance.


Cela se travaille t’il ? Oui, mais c’est plus long car pour changer ce type de comportement, il faut que ce soit la culture de l’entreprise qui soit extrêmement claire à ce sujet. Comme je le dis souvent dans mes conférences, un escalier se nettoie toujours par le haut et c’est avant tout aux dirigeants de partager cette valeur d’humilité.


Humilité ne veut pas dire fausse modestie, mais relativiser l’importance de son rôle individuel face à l’impact du collectif. Steve Jobs, le fondateur d’Apple, était un grand leader, mais un horrible manager et nombre de ses managers calaient leur comportement sur le sien, créant souvent une ambiance délétère au sein de l’entreprise.


Oui… une entreprise, et ses managers, ressemble à ses dirigeants… si ces derniers ont toutes et tous le melon comme on dit, c’est peine perdue, mais vous admettrez que ce n’est pas toujours le cas, heureusement.


CONCLUSION

Loin de moi l’idée de prétendre que tout le monde peut devenir un grand manager car il est évident que certaines des qualités évoquées ci-dessus seront plus impactantes si elles sont innées plutôt qu’acquises. Par contre, ce dont je suis certain, c’est que tous les managers peuvent devenir, a minima, des managers qui ne mettront pas leur équipe en souffrance.


Avant de viser l’excellence en tout, le manager devrait se poser la question de la base, celle qui fait que chaque membre de son équipe rentre chez lui après une journée de travail dans le même état physique et psychologique que quand il a embauché le matin… et en ces temps de grande démission et de quiet quitting, c’est plus important que jamais.

Eh oui, la base s’apprend ou se réapprend, c’est ce que je constate à chaque fois que je fais des conférences. Souvent, les personnes sont surprises au final de la simplicité de ces éléments… il n’y a plus qu’à, non ?







Pour aller plus loin :




Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.



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Avec Bob sur scène

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