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Les 5 qualités de l'entreprise idéale


Selon une étude YouGov, seulement 3% des 18-25 ans veulent travailler dans une start-up et, selon une autre étude, d'Accenture celle-ci, seuls 25% des jeunes diplômés veulent travailler dans une grande entreprise, chiffre à peu près équivalent pour les PME.

En résumé, le problème n'est pas la taille de l'entreprise mais bien le monde l'entreprise elle-même.


La jeune génération a été élevée par une génération qui a pris le chômage de plein fouet, découvert le stress au travail massif ainsi que le burn-out. Ils ont été élevés par une génération qui a déchanté durant leur carrière professionnelle, contrairement à la génération précédente qui était en plein dans les 30 glorieuses, période sans chômage et avec une croissance économique permanente. Bref, en l'espace d'une génération, tous les repères ont été perdus. Nous sommes passé d'une entreprise pyramidale et relativement impersonnelle à une entreprise dans laquelle les salariés souhaitent être reconnu et où la décision est partagée.


Quand on y réfléchit bien, le changement n'est pas si brutal que cela puisqu'il s'étale sur plus de 20 ans. Certes, la vague de suicide de 2008 chez Renault et France Telecom a accéléré la prise de conscience collective du nécessaire changement mais je pense que le véritable début de l'évolution date du début des années 2000 et l'explosion de la première bulle internet qui sonnait la fin de la récréation et le début de la plus forte augmentation du chômage que la France ait jamais connu.

Mais une fois que le diagnostique est fait... quel est le remède ? Et bien le remède, c'est de changer l'entreprise en profondeur.


1- L'entreprise idéale donne du sens à ses salariés

Ca, dit comme cela, c'est tarte à la crème. Donner du sens à un métier, quotidiennement, c'est faire comprendre que le fait de venir travailler chaque jour va bien au delà du fait de gagner un salaire pour payer ses factures. Je pense toujours à cette entreprise qui fabriquait des boulons... pas très motivant a priori. Et pourtant, quand on savait que ces boulons étaient, entre-autres, destinés à aller sur les fusées Arianne, cela change toute la perspective. Encore faut-il que l'entreprise communique régulièrement, en interne, sur cela afin de donner du sens au quotidien à ses salariés. Je pense également à ce laboratoire pharmaceutique pour animaux qui décide de créer une fondation qui, quotidiennement, va soigner gratuitement les animaux des SDF. Donner du sens, c'est donner à chaque salarié une vision de l'entreprise qui va au delà de son métier de base afin de pouvoir en tirer une fierté personnelle.


2- L'entreprise idéale donne de la liberté à ses salariés

Il est fini le temps où l'entreprise impose des horaires et un lieu de travail. Bien sur, tous les métiers ne sont pas concernés par cela et un ouvrier à la chaine devra a priori toujours se trouver devant sa chaîne pour travailler mais pour le reste, par le télétravail ou le flex-horaire, c'est l'entreprise qui va s'adapter aux contraintes de ses salariés... et plus l'inverse.

Une étude d’Opinion Way a montré que 67% des salariés français plébiscitaient le télétravail mais seuls 17% d’entre eux pourraient en faire. Ces simples chiffres montre que les progrès à faire restent gigantesque mais, au final, si l'on est positif, la marge de progression étant tellement importante qu'il faudra peu d'efforts pour progresser.


3- L'entreprise idéale forme ses managers

Non, ce n'est pas pour faire la promotion de mes conférences ou de mes séminaires de management que j'écris cela. Le management n'est pas, ou peu, enseigné dans les écoles alors que manager n'est pas une fonction, c'est un métier. Et un métier, cela s'apprend. Dans certaines entreprises publiques, on devient manager grâce à son ancienneté, dans d'autres entreprises, on devient manager parce qu'on est le meilleur vendeur ou le meilleur technicien. Les soft-skills n'ont pas été valorisées pendant des années pour sélectionner les managers. Il est temps de remédier à cela et, surtout, de former les managers en poste à ces qualités. Je crois profondément que l'on ne nait pas manager, on le devient. Et ne venez pas me parler de leadership... c'est un tout autre sujet que j'ai abordé dans un article précédent.

“Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité.” Antoine de Saint-Exupéry

4- L'entreprise idéale partage la décision

Je ne crois pas à l'entreprise libérée. Je sais, cela va en faire hurler certains. Mais autant dans une entreprise de 10 personnes, il est tout à fait possible de ne pas avoir de management, autant passé une cinquantaine de personnes, je ne connais absolument aucune entreprise sans aucune forme de management. Pour quelle raison ? La nature humaine fait qu'en cas de problème, il est nécessaire que quelqu'un prenne ses responsabilités et agisse. Que ce soit au niveau d'un projet ou d'une entreprise, le manager agira tel le pilote d'un avion traversant des turbulences : de façon calme et professionnelle, d'où l'importance du point précédent. Mais cela étant dit, le temps où les décisions venaient d'en haut, sans aucune explication, est fini. Une décision se partage, une décision doit se prendre après une discussion, ou plusieurs, avec toutes les personnes concernées. Non seulement cela augmente le niveau d'implication de toutes et de tous, mais cela permet de multiplier le nombre de points de vues, d'idées et d'optimiser la créativité du groupe. Se sentir impliqué dans la bonne marche de l'entreprise est l'une des clés de la loyauté.


5- L'entreprise idéale met l'humain au centre de tout

Que l'on soit manager ou managé, il faut apprendre, ou réapprendre, le "savoir-vivre" ensemble. Dire bonjour le matin, prendre du temps pour les autres, dire merci, parler de façon correcte, être ponctuel... toutes ces petites choses que tous les parents ont apprises à leurs enfants et que ces derniers ont parfois tendance à oublier une fois en entreprise. Oui, l'entreprise doit porter ces valeurs toutes simples. Je ne parle même pas d'humanisme ou de bienveillance ici, mais juste du minimum requis pour que tout être humain puisse se sentir bien au travail chaque jour. En allant plus loin, l'entreprise idéale doit mettre en place une véritable culture du feedback. Et pas uniquement du feedback qu'un manager peut faire à son équipe, mais également du feedback que tout à chacun peut(doit) faire à son propre manager, en positif comme en négatif. C'est grâce à ce feedback que les comportements anxiogènes disparaitront petit à petit. Marre que votre boss vous écrive des mails le soir ou le week-end ? Il n'a peut être pas conscience que cela vous gène. Ce serait génial que vous puissiez lui en parler sans avoir peur qu'il vous prenne pour quelqu'un de peu impliqué et... qu'il/elle change de comportement, non ?


CONCLUSION

Franchement, en écrivant cet article, je réalise que, finalement, le chemin n'est pas aussi long que cela. Comme j'aime à le dire, un escalier se nettoie par le haut. Si un comité exécutif décide d'appliquer ces 5 points, je ne dis pas que tout changera du jour au lendemain mais j'ai rencontré des entreprises qui l'ont fait. Et à partir du moment où une volonté forte est communiquée, mise en avant et présentée comme étant un impératif et non une option, les énergies positives se libèrent. Or, une entreprise vit de l'énergie de toutes et de tous. Tout le monde a à y gagner, entreprise et salariés. Et vous, vous en êtes où dans votre entreprise ?



Pour aller plus loin :


Je suis auteur, chroniqueur et conférencier... ci-dessous, quelques liens utiles.

Et beaucoup plus de contenu sur www.gchatelain.com






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