Le management bienveillant au temps du COVID 19
Illustration : @demaincommenceajourdhui / https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/
Que l’on soit confiné ou non, la période ne ressemble plus vraiment à ce que nous connaissions il y a un an : changement de repères en interne, situation profondément anxiogène, crise économique. Plus que jamais, les managers jouent un rôle central pour essayer de maintenir un bon niveau de motivation.
Et oui, nous l’avions constaté à la sortie du premier confinement, la motivation des salariés s’était effondrée et l’un des problèmes à gérer était la perte de sens donné à son travail.
L’avantage de cette nouvelle phase dans la pandémie, c’est que nous avons une certaine expérience maintenant et que nous pouvons éviter certains écueils. Dans toutes les périodes sombres de notre histoire, c’est la bienveillance qui nous a permis de nous en sortir. On ne lutte pas contre une situation anxiogène en générant plus de stress. Cela semble évident dit comme cela, et pourtant, étrangement, quand on parle de management, le réflexe n’est pas encore automatique.
Ainsi, le management bienveillant, plus que jamais, s’impose. Bien entendu, la base de ce management au temps du confinement est de savoir manager à distance si l’équipe est en télétravail comme je l’écrivais dans cet article, mais le manager bienveillant aujourd’hui, c’est bien plus, c’est de réussir à transformer cette période qui pourrait déprimer une armée de clowns en une période de transition vers une relation manager / managé plus riche et constructive.
Oui, chers amis managers, vous pouvez apprendre de cette période ; et quand la pandémie sera derrière nous, ces choses que vous aurez apprises vous serons toujours utile.
1- Le manager bienveillant au temps du COVID-19 est plus attentif que jamais
Le rôle d’un manager est de faire en sorte que son équipe puisse donner le meilleur d’elle-même. En présentiel, détecter ce que l’on appelle les signaux faibles, c’est assez simple. À distance, ou en période durant laquelle chaque individu vit une situation stressante différente, il est plus compliqué de savoir ce qui se passe dans la tête de chaque membre de l’équipe. Les signaux faibles ? Quèsaco ? Et bien voilà quelques exemples de comportements qui peuvent être le signe que quelque chose ne va pas :
· Un collaborateur parle de moins en moins pendant les réunions.
· En visio, un collaborateur qui mettait sa caméra avant ne la met plus jamais
· Un membre de l’équipe arrive en retard en réunion de plus en plus souvent
· Un membre de l’équipe fait des mails tard le soir ou le week-end
· Un membre de l’équipe ne fait plus que voir le verre à moitié vide en toute situation
Bien entendu, la liste n’est pas exhaustive, mais si vous repérez l’un de ces signaux, il est important d’en parler avec cette personne, pour valider, ou non, que quelque chose ne va pas et, surtout, faire en sorte que cette personne se sente mieux par la suite !
2- Le manager bienveillant au temps du COVID-19 est plus transparent que jamais
Qui peut dire quand cette période se finira ? Qui peut prédire si son emploi sera maintenu de façon certaine ? Oui, certes, certains secteurs sont plus à l’abris que d’autres, mais l’une des premières angoisses pour une grande partie des salariés est de savoir si son entreprise va passer la crise sans (trop) de problèmes.
Chaque manager n’a pas bien entendu de baguette magique pour faire en sorte que ce soit le cas, mais, par contre, il faut à tous prix éviter que des rumeurs commencent à circuler dans l’entreprise, rumeurs qui pourraient petit à petit démotiver l’ensemble de l’équipe. Être transparent, c’est partager les informations en sa possession afin que les équipes n’aient à aucun moment le sentiment que des choses essentielles leur sont cachées.
C’est grâce à cette transparence « descendante » que la parole au sein de l’équipe pourra être libérée et que personne ne sera isolé pour gérer ses émotions ou ses angoisses.
La vraie intelligence de l'être humain, c'est sa capacité d'adaptation. Les hommes se font à tout, y compris au pire.” Sebastiao Salgado
3- Le manager bienveillant au temps du COVID-19 est plus empathique que jamais
Nous ne sommes pas toutes et tous égaux devant la pandémie et devant le confinement saison 2. Rien que dans mon foyer, mon épouse vit beaucoup plus mal ce deuxième confinement alors que moi, je le vis nettement mieux... et c’était l’inverse pour la saison 1.
Le manager bienveillant ne doit jamais imaginer que toute son équipe vit la même chose que lui/elle, en positif, comme en négatif. Il ne faut pas se dire qu’un salarié qui a bien vécu le premier confinement fera de même avec le deuxième.
Cette pandémie est une épreuve unique et, de vous à moi, rien ne peut nous laisser penser que nous n’en avons pas encore pour très longtemps. Plus nous serons empathiques, plus nous serons en mesure de « bien » vivre cette période. Il faut voir cette période comme une guerre dont nous sommes les soldats ; et dans une armée, plus les soldats sont coordonnés et partagent les mêmes objectifs, plus elle est efficace.
Le rôle du manager bienveillant est en ce moment de savoir évaluer comment chaque membre de son équipe vit cette période et, le cas échéant, de leur donner les moyens de la vivre toutes et tous de la même façon.
4- Le manager bienveillant au temps du COVID-19 est plus disponible que jamais
Être disponible, cela ne veut pas dire faire acte de présence en permanence comme l’a fait ce manager lors du confinement saison 1 en exigeant que son équipe se connecte en vision à 8.30 du matin non-stop jusqu’à 18.30 histoire, selon ce qu’il disait, de « garder le contact comme on le faisait avant la pandémie. »
Être disponible, c’est de réserver des plages horaires pour chaque membre de son équipe si jamais celle-ci en a besoin. Idéalement, le manager bienveillant aura une réunion d’équipe par semaine afin de garder une bonne cohérence d’équipe, mais il doit exprimer clairement à son équipe qu’il est là pour eux quand ils le souhaitent et si ils le souhaitent.
Parfois, les managers peuvent penser qu’en temps de crise, leur rôle est autrement plus important et stressant que celui des membres de son équipe. Le manager bienveillant, lui, n’oublie jamais qu’il n’est rien et qu’il ne sert à rien sans son équipe. La priorité, c’est son équipe, pas lui.
5- Le manager bienveillant au temps du COVID-19 est plus bienveillant que jamais avec lui-même
Combien d’heures supplémentaires avez-vous faites durant le confinement saison 1 ? En moyenne, les salariés ont travaillé 48 minutes de plus chaque jour... mais ce n’est qu’une moyenne. Combien de manager on fait des journées de 10, 12, parfois 15 heures ?
Le niveau de fatigue mentale était très, très élevé à la sortie de ce premier confinement et chaque manager devrait aborder ce second épisode en ayant en tête que ce n’est pas un sprint que nous courrons actuellement, mais probablement un marathon. Il est donc fondamental que tout le monde prenne soin de soi, notamment en veillant à garder un bon équilibre vie privée / vie professionnelle, ce qui est paradoxalement moins simple lorsque l’on est en télétravail à 100%... la tentation peut être grande de faire un email à 22.00 ou de travailler sur un dossier le week-end.
Il est important, très important de définir les limites au plus vite afin de ne pas s’épuiser durant ce confinement.
CONCLUSION
Être bienveillant ne sera pas suffisant, j’en ai bien peur. En effet, chaque manager devra pendant cette crise savoir jongler entre les 3 profils de manager : manager coach, manager bienveillant et manager leader. Mais, c’est probablement cela qui rend cette période absolument passionnante pour les managers. Nous devons sortir de notre zone de confort, c’est le moins que l’on puisse dire, mais jamais aucune période n’aura été aussi exigeante pour les managers.
Chaque manager a la responsabilité de la motivation et du bien-être de son équipe. Quoi de plus valorisant sachant cela, que de savoir que son équipe traverse cette période en étant motivée et en pleine forme grâce à son action ?
Mais-vous... êtes-vous un manager bienveillant, coach ou leader ? Un peu des trois ? Pour le savoir, vous pouvez faire ce test
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