L’optimisme est-il une qualité ou un défaut chez un manager ?
Illustration : @demaincommenceajourdhui / https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/
Depuis le début de la pandémie, beaucoup de questions se posent à propos de l’optimisme. Il est vrai que si l’on se repositionne au mois de mars 2020, les raisons d’être optimiste étaient peu nombreuses, et faire preuve d’optimisme pouvait sembler être au choix une provocation, ou la preuve d’un manque certain de réalisme.
En tant qu’optimiste invétéré, je me suis, à titre personnel, posé beaucoup de questions à ce sujet, et je dois bien avouer que les très nombreux retours positifs que j’ai reçu sur certains posts, article ou podcast optimiste avaient tendance à m’encourager. Mais, moi, je suis auteur… pas manager, je ne le suis plus en tout cas.
Pourtant, à l’époque où je l’étais, j’ai géré des situations difficiles, des crises, des problèmes parfois inextricables, sans jamais perdre cet optimisme qui me définit. Mais, encore une fois, c’était une autre époque et, surtout, ce n’est que moi… tirer une règle générale à partir d’un seul individu me semble un tantinet rapide.
Vous avez probablement rencontré des personnes qui, lorsque vous tentez une réflexion optimiste vont vous dire « c’est bien beau l’optimisme, encore faut-il être réaliste ». Et bien justement, c’est ce genre de réflexion qui a fait commencer la mienne.
1- L’optimisme, école du réalisme
Contrairement à ce que l’on pense parfois, être optimiste, ce n’est pas nier une réalité, c’est bien au contraire être le plus objectif possible, et je vais vous le prouver immédiatement. Prenez deux personnes ; jetez-les au milieu du Lac Léman, un lac tellement grand que d’une rive, on ne voit pas toujours l’autre, en pleine nuit, en plein hiver.
Vous me l’accorderez, la situation de ces deux personnes n’est pas ce que l’on pourrait dire idéale. Vous aurez bien entendu bien choisi ces deux personnes : un optimiste, un pessimiste. Leur réaction sera bien différente.
· Le pessimiste se dit qu’il n’a aucune chance de s’en sortir. Et factuellement, la situation semble désespérée. Ainsi, considérant qu’il n’a aucune chance de s’en sortir, il cesse de nager… et se noie.
· L’optimiste voit bien qu’il est dans une situation compliquée. Mais il analyse la situation et se dit :
o Rien ne dit qu’un bateau ne va pas le voir quand le jour va se lever
o Rien ne dit qu’il ne se trouve pas à portée de nage d’une rive
o Il est clair que s’il ne fait rien, il va mourir.
À la fin de l’histoire, il est possible que les deux se noient… par contre, la probabilité que l’un des deux s’en sorte n’est pas nulle. L’optimisme, c’est cela : toujours croire en une issue positive possible, et agir pour l’obtenir. Être optimiste, demande de l’énergie ; être pessimiste est beaucoup plus simple au final. Dans l’exemple que je viens de vous donner, qui pourrait affirmer de façon certaine que l’optimiste à tort de l’être ?
Oui, être optimiste, c’est être réaliste car le temps et le travail aidant, aucune situation professionnelle n’est inextricable.
« Le meilleur moyen de réussir, c’est toujours d’essayer encore une fois » Thomas Edison
2- L’optimisme est contagieux
Je suis certain que vous connaissez des personnes qui, quoi qu’il arrive, voient le verre à moitié vide et qui déprimeraient une armée de clowns en un instant. Reprenons notre exemple du lac Léman. Imaginons un instant que l’optimiste dise au pessimiste une phrase toute simple comme « oui, tu as raison, nous allons peut-être nous noyer. Mais ça vaut le coup de faire la planche jusqu’au petit matin histoire d’être sûr qu’on ne peut pas s’en sortir, non ? ».
L’optimisme est toujours un point de vue enthousiasmant. Je ne sais pas vous, mais si l’on me donne le choix entre une gifle ou un bisou, peu probable que je choisisse le premier. En tant que manager, toujours avoir un point de vue optimiste va orienter son équipe vers l’action.
Comme dans l’exemple du lac, il ne s’agit pas de peindre une réalité sombre en rose, mais juste d’expliquer à son équipe que le pire n’est pas une certitude, qu’en se mobilisant, le meilleur est une option. Un manager pessimiste entrainera inéluctablement son équipe vers le fond.
3- L’optimisme est un outil de management
Le métier de manager peut se résumer de façon assez simple : manager, c’est faire en sorte que son équipe donne le meilleur d’elle-même. En étant optimiste, cela légitime l’action de chaque membre de l’équipe. Quoi de pire en tant que collaborateur que de travailler d’arrache-pied si mon manager n’a de cesse d’être pessimiste. Après tout, pourquoi me fatiguer à nager si mon manager est convaincu que nous allons toutes et tous collectivement nous noyer ?
Oui, l’optimisme est un outil de management et, oui, il y a des situations dans lesquelles il est plus complexe d’être optimiste, c’est certain. Mais, comme je le disais dans un autre article, un manager n’a pas le droit (professionnellement parlant) de partager ses émotions négatives à son équipe. Le faire, c’est comme si un pilote d’avion prenait son micro pour annoncer aux passagers à l’approche de turbulences « on va tous mourir » et s’attende à une autre réaction qu’à de la panique.
Être manager, c’est croire dur comme fer qu’il existe toujours un moyen d’y arriver… et bien souvent, c’est le cas.
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, la question n’est pas de savoir si l’optimisme est une qualité ou un défaut pour un manager. En fait, l’optimisme est une compétence que chaque manager devrait travailler, au service de son équipe et de son entreprise. Le manager est un repère pour son équipe. Si ce repère est positif et optimiste, il y a de grandes chances pour que l’équipe aille dans le même sens.
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