Découvrez la psychologie positive pour mieux vivre au quotidien
Illustration : @demaincommenceajourdhui / https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/
Il y a quelque temps, j’ai découvert la psychologie positive il y a quelques temps et je dois bien vous dire : cela a changé ma vie. Cette science, car il s’agit bien d’une science, est née il n’y a pas si longtemps que cela puisque cette discipline de la psychologie existe, officiellement du moins, depuis 1998 lors du congrès annuel de L’Association Américaine de Pshychologie, par son président Martin Sejigman.
Chose fondamentale, il ne faut surtout pas confondre la psychologie positive avec la pensée positive qui elle, n’est pas une science, et a été créée en 1952 par le Pasteur Norman Peale et qui s’apparente à la méthode Coué d’autosuggestion. Selon la pensée positive, il suffirait de penser que tout va bien… pour que tout aille bien. Franchement, j’adorerai que cela fonctionne, mais j’ai comme un doute, alors que la psychologie positive, elle, a fait ses preuves.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais nous sommes beaucoup plus sensibles aux émotions négatives qu’aux émotions positives. Les chercheurs ont montré que cette sensibilité est trois fois supérieure, rien que ça. Concrètement, toute émotion négative ne pourra être atténuée dans son impact sur vous uniquement si 3 émotions positives sont provoquées. Et cela, c’est dans notre nature, depuis l’homme préhistorique, et cela s’appelle le biais négatif… pour expliquer ce biais, laissez-moi vous raconter une histoire, celle de nos ancêtres, les hommes et femmes préhistoriques, les inventeurs du biais-négatif.
Prendre conscience du biais négatif qui est le notre
Imaginez un homme préhistorique. Il est tranquillement dans sa grotte avec sa tribu. À moment, la tribu lui fait remarquer qu’il n’y a plus à manger. Malheureusement, comme Franprix, Leclerc, Auchan, Intermarché et Carrefour n’ont pas encore été inventé, il se saisit de sa lance et doit sortir de la grotte.
Dehors, il fait beau, les oiseaux chantent, la nature est splendide… et pourtant, il n’y prête absolument aucune attention. Pourquoi ? Et bien imaginez-vous avec votre petite lance de rien du tout devoir potentiellement vous défendre contre des bêtes sauvages qui voient en vous un déjeuner idéal puis, si vous êtes toujours vivant devoir tuer un Mammouth qui fait la bagatelle de 200 fois votre poids, toujours avec votre petite lance. Et si par miracle vous êtes encore en vie, il va vous falloir revenir à la grotte en évitant que les bêtes sauvages vous volent le produit de votre chasse, et vous zigouille en cadeau bonus.
Alors, non, l’homme préhistorique s’intéresse peu au paysage… et c’est ce biais négatif qui fait que nous existons. Si les hommes et femmes préhistoriques n’étaient pas en alerte permanente, et stressés, nous n’existerions tout simplement pas.
Le problème, c’est que nous avons gardé ce biais négatif et notre nature nous pousse à voir le verre à moitié vide plutôt que celui à moitié plein…les bêtes sauvages qui veulent nous manger plutôt que le joli rossignol qui chante.
"Une personne optimiste ne refuse pas de voir le côté négatif des choses ; elle refuse de s'attarder dessus. " Alexander Lockhart
Prendre conscience de ce biais… et en relativiser l’importance
Vous me l’accorderez, nous croisons nettement moins souvent des bêtes sauvages dans les rues dernièrement, et pourtant, nous avons toujours ce biais négatif qui va induire un certain nombre de comportements. Voici une liste non exhaustive des conséquences au quotidien de ce biais :
· Notre façon de parler : dire par exemple « c’est pas moche » au lieu de « c’est beau », « c’est pas mal » eu lieu de « c’est bien ». Selon notre façon de parler, nous regardons une même réalité de deux façon différentes… c’est fascinant, non ?
· Toujours envisager le pire sans forcément estimer que le meilleur est une possibilité. C’est ainsi que les théories du complot connaissent un si grand succès en utilisant ce biais négatif en toute circonstance. Selon ces théories, si un vaccin est trouvé, c’est pour nous injecter une puce 5G… si un vaccin n’avait pas été trouvé aussi vite, cela aurait été pour se débarrasser des pauvres sur terre.
· Ne pas (plus) voir, tout le positif qui nous entoure. Au même titre que le poisson n’a pas conscience de la chance qu’il a d’être dans l’eau, nous prenons comme étant normal tout un ensemble de choses qui ne le sont absolument pas comme notre système de santé par exemple. J’entends souvent des tenants de la théorie du complot nous expliquer que la grippe espagnole a fait beaucoup plus de morts que la COVID et que c’est la preuve ABSOLUE que l’on nous ment sur la dangerosité de cette pandémie.
Euuuuuh… oui, la grippe espagnole a fait entre 30 et 50 millions de morts… en 1918 !!!! Une époque où l’espérance de vie, hors guerre mondiale ou pandémie était de 48 ans et où le système de santé était inexistant dans la plus grande partie des pays.
Réapprendre à reconnaitre nos émotions positives
Mon premier ordinateur portable, en 1990, n’avait pas de disque dur et fonctionnait uniquement sur disquette, un objet que les moins de 20 ans n’ont pas connu. Aujourd’hui, mon téléphone portable et 1 000 fois plus puissant que cet ordinateur. Quel rapport avec nos émotions ? Nos sociétés sont dans la logique du plus… toujours plus. Je serais terriblement déçu si, aujourd’hui je devais travailler sur cet ordinateur cet ordinateur qui me satisfaisait pleinement en 1990.
Il en va de même avec nos émotions positives. Plus nous vieillissons, plus nous en demandons. Enfant, un biberon de lait et des chatouilles sur le ventre suffisaient à nous rendre heureux. Logiquement, nos besoins évoluent avec l’âge. Cependant, nous ne reconnaissons plus comme étant des émotions positives des émotions qui le sont.
Barbara Fredrickson, une psychologue américaine qui enseigne au département de psychologie de l’Université de Caroline du Nord, a identifié 10 émotions positives centrales :
– la joie
– la reconnaissance/la gratitude
– la sérénité
– l’intérêt/ la curiosité
– l’espoir
– la fierté
– l’amusement
– l’inspiration
– l’admiration
– l’amour
Et bien reprenez le fait que des vaccins aient été découverts et essayons de voir combien d’émotions positives cela peut provoquer :
– la joie : en mai 2020, on nous annonçait un vaccin dans 4 ans, il y a de quoi se réjouir
– la reconnaissance : on ne peut qu’être reconnaissant envers tous ces chercheurs qui se sont mobilisés mondialement, y compris envers celles et ceux qui n’ont rien trouvé.
– la sérénité : le monde est tout de suite moins incertain
– l’intérêt : mais… comment ont-ils réussi cet exploit… je dois le savoir !
– l’espoir : la pandémie va peut-être prendre fin
– la fierté : la résilience de l’humanité est incroyable
– l’amusement : tous ces scientifiques qui nous expliquaient en nous prenant de haut, en juin 2020, que la pandémie disparaitrait avec l’été… ils se cachent dans quelle grotte aujourd’hui ?
– l’inspiration : quel que soit la situation, y compris la plus désespérée, il y a une solution
– l’admiration : nos scientifiques sont incroyables
– l’amour : ben… je ne sais pas vous, mais nos soignants et nos chercheurs, je les aime
Et oui… à partir d’un seul et unique évènement, toutes nos émotions positives peuvent être activées et le simple fait d’en prendre conscience a un impact sur notre moral.
CONCLUSION
Prendre le temps d’analyser certaines situations en oubliant notre biais négatif, cela fait un bien fou. Et comme vous pouvez le constater, il ne s’agit pas de se mentir à soit même ou d’ignorer la réalité ; il s’agit de faire un petit peu d’introspection afin de mieux décoder la façon dont nous fonctionnons.
Se (re)connecter avec nos émotions positives est le meilleur moyen, in fine, de se sentir bien avec soi-même. Bien entendu, cela ne fera pas disparaître comme par enchantement nos émotions négatives qui sont, parfois, bien réelles. Par contre, cela détruira petit à petit notre biais négatif qui nous pousse à systématiquement voir le verre à moitié vide plutôt que celui à moitié plein. Ça vaut le coup… non ?
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