Confiance au travail : le pilier indispensable du management

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La confiance, je le rappelle souvent dans mes conférences, c'est la base même de la relation manager / managé... et cette confiance va dans les deux sens. Celle que j'appelle "la confiance remontante", celle qu'accorde les équipes à leur manager et dirigeants est absolument fondamentale, même si elle a longtemps été négligée.

Elle conditionne l’engagement des collaborateurs et collaboratrices, leur motivation et leur bien-être au travail. Sans elle, la collaboration devient plus difficile, la communication se détériore et l’efficacité globale de l’entreprise en pâtit. Heureusement, les résultats de mon récent sondage LinkedIn auprès de 3 126 d'entre vous sont plutôt rassurants :

3 % des répondants font aveuglément confiance à leur manager et dirigeants,
54 % leur accordent plutôt leur confiance,
28 % se montrent plus sceptiques,
15 % n’ont aucune confiance en eux.

Si une majorité des salariés exprime une certaine confiance envers leur hiérarchie (57 %), près de 43 % restent méfiants, voire totalement désengagés. Alors...comment renforcer ce lien de confiance si essentiel ?

Pourquoi la confiance est-elle si cruciale ?

La confiance dans le management impacte directement la performance et la cohésion des équipes. Franchement... embarqueriez-vous dans un avion piloté par une personne qui n'a pas son brevet de pilotage, qui est ivre ou qui ne sait pas où il doit aller ?

Un manager en qui les collaborateurs ont confiance est perçu comme un leader légitime, capable de guider et de soutenir ses équipes dans leurs défis quotidiens. Cela semble évident, mais les bénéfices de cette confiance sont nombreux :

Un engagement accru : les employés sont plus impliqués et investis lorsqu’ils se sentent en sécurité et soutenus.
Une communication plus fluide : la transparence favorise des échanges constructifs et limite les malentendus. et les conflits.
Une meilleure résilience : en période de crise ou de changement, la confiance permet de maintenir la stabilité et l’adhésion des équipes.
Un climat de travail plus serein : les tensions et les conflits sont réduits lorsque chacun sait que ses efforts sont reconnus et respectés.

Mais alors, concrètement...

Comment renforcer la confiance des équipes envers leur hiérarchie ?

1. Faire preuve de transparence

L’un des premiers leviers de la confiance est la transparence. Un manager ou un dirigeant qui communique de manière claire et honnête sur la stratégie de l’entreprise, les décisions prises et les défis rencontrés inspire davantage de respect et d’adhésion. Il est important d’expliquer le pourquoi des décisions, même lorsqu’elles sont impopulaires... plus les salariés se sentent informés, plus ils seront engagés.

Cela me fait penser à une entreprise qui a vu sont taux de démission reculer fortement en appliquant une idée toute simple : donner la possibilité aux salariés d'assister en visio aux réunions du Comité Exécutif... la fin du "on nous cache tout on nous dit rien".

2. Favoriser l’écoute et l’échange

Un manager qui écoute réellement ses collaborateurs et prend en compte leurs préoccupations renforce leur sentiment de reconnaissance. Organiser des points réguliers (individuels et collectifs), encourager le feedback et être accessible sont des moyens efficaces de montrer aux équipes qu’elles comptent. Pour avoir confiance en son manager, ce dernier doit montrer qu'il ou elle ne se pense pas infaillible, qu'il ou elle a besoin de toute son équipe pour avancer.

3. Être exemplaire

L’exemplarité est un facteur clé de la confiance. Un dirigeant qui applique lui-même les valeurs qu’il prône et qui respecte ses engagements est perçu comme crédible et digne de confiance. À l’inverse, un manque de cohérence entre le discours et les actes peut rapidement générer de la défiance.

Un exemple tout simple que j'ai vécu personnellement : pourquoi devrais-je être ponctuel alors que mon manager arrive systématiquement en retard aux réunions que j'organise ?

4. Donner de l’autonomie et responsabiliser

Un bon manager sait déléguer et faire confiance à son équipe. En donnant aux collaborateurs les moyens de prendre des décisions et d’être acteurs de leur travail, on instaure un climat de respect mutuel. Cette autonomie contribue à renforcer la confiance réciproque.

La confiance n'empêche pas le contrôle, bien entendu, mais il y a une différence entre tout vérifier et fixer avec son équipe des points d'étape. Le micro-management infantilise les salariés et fini par les démotiver totalement.

5. Reconnaître les erreurs et apprendre de ses échecs

Admettre ses erreurs et montrer qu’on apprend de ses échecs humanise le manager et instaure une relation plus authentique avec ses équipes. Cette vulnérabilité maîtrisée permet aux collaborateurs de se sentir en confiance pour, eux aussi, partager leurs difficultés sans crainte de jugement...

Le manager infaillible n'existe pas, ça se saurait et, paradoxalement, un manager qui assume ce fait verra que le niveau de confiance accordé par son équipe augmentera.

Conclusion

La confiance entre managers, dirigeants et collaborateurs ne se décrète pas, elle se construit jour après jour. Si les résultats du sondage montrent une tendance globalement positive, il reste une marge de progression pour convaincre les 43 % de salariés qui n’ont qu’une confiance partielle, voire inexistante, envers leur hiérarchie. En favorisant la transparence, l’écoute, l’exemplarité et l’autonomie, chaque manager et dirigeant peut agir concrètement pour renforcer ce lien essentiel et créer un environnement de travail plus serein et productif.

Alors... la confiance aveugle est-elle l'objectif ? Je ne pense pas car comme tout, rien n'est immuable et la confiance réciproque, comme dans notre vie personnelle, c'est un travail quotidien... non ?