Comment ne pas faire de burn-out ?
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Je parle souvent de burnout… comment ne pas le faire quand plus de 2 millions d’actifs français sont au moment où j’écris ces mots en burnout ? Comment ne pas le faire quand 45% des salariés français se déclaraient en détresse psychologique en septembre dernier ?
Je reçois beaucoup de mails me demandant ce qu’il faut faire quand on sent que ça ne va pas. Et bien c’est assez simple : allez voir votre médecin. Ces derniers sont de plus en plus au fait de cette pathologie. De façon étonnante, le burn-out n’est (toujours) pas reconnu comme étant une maladie professionnelle, mais les médecins savent de mieux en mieux le guérir.
Avant de vous donner les pistes pour faire en sorte que le burn-out recule enfin, je voudrais rappeler ce qu’est un burnout. Déjà, ce qu’il n’est pas : une dépression ! La dépression peut-être engendrée par les « cousins» du burnout, le « bore-out » (le fait de s’ennuyer au travail) ou le brown-out (le fait de ne plus trouver aucun sens à son travail) alors que le burn-out, c’est le corps qui dit « stop ». Un matin, vous vous réveillez, et vous ne pouvez plus vous lever. Votre tête dit qu’il le doit… votre corps refuse.
Pour avoir parlé avec beaucoup de personnes ayant fait un burn-out, le choc est rude… mais prévisible, et donc : évitable !
1- Écoutez votre corps
Personne n’est à l’abris de faire un burn-out, absolument personne. Les signes avant-coureurs du burn-out existent : fatigue physique, de plus en plus de mal à vous lever, de moins en moins de motivation, perte de sens. Comme je le disais dans l’épisode de Happy Work publié hier, être démotivé de temps à autre est tout à fait normal, et vous pouvez agir ; c’est quand c’est tous les jours qu’il faut y prêter attention de façon urgente.
Le burn-out, c’est votre corps qui dit à votre cerveau qu’il n’en peut physiquement plus, qu’il va lâcher. Et avant de déclencher une pathologie encore plus grave comme un ulcère ou un arrêt cardiaque, votre corps vous met en arrêt maladie de force.
Je reçois beaucoup de mails me demandant ce qu’il faut faire quand on sent que ça ne va pas. Et bien c’est assez simple : allez voir votre médecin. Ces derniers sont de plus en plus au fait de cette pathologie. De façon étonnante, le burn-out n’est (toujours) pas reconnu comme étant une maladie professionnelle, mais les médecins savent de mieux en mieux le guerrir.
2- Déconnectez
Le burn-out ne touche pas tout le monde, mais uniquement les personnes très motivées et très (trop) impliquées dans leur travail. Ce sont des personnes qui font tout passer avant leur travail, y compris leur santé, qui ne vont pas compter leurs heures, qui ne vont jamais alerter leur hiérarchie sur le trop-plein de travail.
Il est impératif de déconnecter, tous les jours. En Chine, un nouveau phénomène inquiétant a été identifié : la procrastination de l’endormissement. Ce phénomène fait que des personnes rentrant de plus en plus tard chez elles vont repousser de plus en plus l’heure à laquelle elles vont se coucher histoire d’avoir le sentiment d’avoir une vie personnelle.
Alors, une fois par semaine, partez plus tôt du travail pour faire quelque chose qui vous fait du bien et, surtout, tous les jours, déterminez une heure à partir de laquelle vous ne regarderez pas vos emails, ne penserez plus du tout au travail, si possible avant 19.00. Impossible ? Les amis, je fais partie de cette génération qui a commencé à travailler sans email ni smartphone et je peux vous assurer que c’est un bonheur de partir de l’entreprise et de n’avoir aucun moyen technologique de s’y reconnecter. Et à l’époque… personne ne parlait de burn-out… et l’économie mondiale ne semblait pas aller mieux ou moins bien qu’aujourd’hui.
Le présentéisme numérique est un fléau contre lequel il faut lutter ! Et si cette lutte se doit d’être quotidienne, a minima, déconnectez totalement le week-end. Une personne qui pense à son travail le week-end fait un pas de plus vers le burn-out… pensez-y.
3- Parlez avec votre management
Nul besoin d’attendre de faire un burn-out pour évoquer le sujet. Malheureusement, le burn-out est encore un sujet tabou en entreprise. Eh oui, beaucoup considèrent que faire un burn-out est une sorte d’aveu de faiblesse ! Non, le burn-out est juste le moyen que notre corps a trouvé pour nous rappeler qu’il n’y a pas que le travail dans notre vie.
En Suède, ils appliquent la règle des 3*8 : 8 heures pour le travail, 8 heures pour la vie perso et 8 heures de sommeil. Passé 17.00, impossible de joindre quiconque en Suède… et oui, ils ont une vie !
Franchement, est-ce que ça ne serait pas mieux de prévenir que de guérir ? Chaque équipe devrait parler de ce sujet afin :
· Qu’il ne soit plus tabou
· Qu’il puisse être évité en libérant la parole
Bien entendu, idéalement, cela devrait être le manager qui initie ces discussions, mais s’il s’agit juste de parler de burn-out, n’importe quel salarié peut mettre le sujet sur la table afin de mettre en place des garde-fous qui profiteront à toute l’équipe, y compris le manager.
“Le travail fatigue même les ânes.” Mateo Aleman
4- Apprenez à dire « non »
Et oui, dire « non » à son manager, c’est possible comme je l’expliquais dans cet épisode de mon podcast, Happy Work. L’époque du salarié indestructible, qui doit tout accepter, n’importe quel délai est (dé)passé.
Rien, absolument rien ne peut légitimer que vous mettiez votre santé en danger. Si vous sentez que vous ne pourrez pas assurer la mission que l’on vient de vous donner, mieux vaut le dire plutôt que de mettre votre santé en danger. Mais il ne s’agit pas de dire un « non » radical, mais ce que j’appelle un « non positif » en disant, « non, je ne peux pas te rendre un travail optimal dans un tel délai, mais si cela te va, je peux le faire pour après-demain ».
Le tout est de mettre un terme à cette course infernale qui fait que la première source de stress des salariés français est devenue le sentiment de ne pas avoir le temps suffisant pour tout faire. La pression mise sur les salariés en termes de temps est nuisible à leur bien-être. Les plus loyaux feront un burn-out, les autres démissionneront… dans les deux cas, l’entreprise a tout à y perdre !
5- Ne culpabilisez jamais
Souvent, les victimes de burn-out, en plus de leur souffrance physique ajoute une couche de forte culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur. Si jamais vous deviez malheureusement passer par la case burn-out, gardez en permanence en tête que vous n’y êtes pour RIEN.
La première responsabilité d’un burn-out revient au manager qui n’a pas su bien gérer les plannings de ses équipes et, surtout, qui n’a pas été attentif aux signes avant-coureurs d’un burn-out chez un membre de son équipe. Non, il n’est pas normal qu’un salarié envoie un email à 22.00 ou pendant un week-end ou ses vacances.
Oui, c’est une forte responsabilité à porter pour les managers… mais le bien-être de son équipe n’est-il pas l’une de ses missions. Plus le bien-être de l’équipe est élevé, plus elle sera performante ; tout le monde a à y gagner !
CONCLUSION
Saviez-vous que le burn-out n’est toujours pas reconnu le burn-out comme étant une maladie profesionnelle ? L’OMS a fait un (petit) geste en admettant que cette pathologie avait comme origine le travail, mais elle ne l’a toujours pas reconnu comme étant une maladie professionnelle.
En ces temps d’élection présidentielle, il serait temps que les candidats parlent de ce sujet. J’entends beaucoup le « travailler plus » comme une valeur essentielle. ARRETEZ avec cela… le travaillez plus n’a aucun sens, c’est un concept d’un autre temps. C’est le travaillez mieux qui est important. Si les Suédois y arrivent, pourquoi pas tous les pays du monde ? À ma connaissance l’économie suédoise ne se porte pas si mal.
Reconnaître le burn-out comme étant une maladie professionnelle pousserait les entreprises et les managers à reconnaitre leur capacité à agir sur le bien-être des salariés. Et au même titre qu’aucun manager dans le bâtiment ne dirait à un salarié « vas-y monte sur le toit sans être attaché, ça ira plus vite », parce que la loi l’en interdit, je rêve d’un temps où aucun manager ne dira plus jamais « aller, on se fait une petite réunion à 19.00, on est à la bourre ».
Et vous, risquez-vous de faire un burn-out ? Pour le savoir, vous pouvez faire ce test en ligne gratuit.
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