C'est quoi un job de rêve ?
Illustration : @demaincommenceajourdhui / https://www.instagram.com/demaincommenceaujourdhui/
On me pose souvent la question suivante : comment trouver son job de rêve ? Et en fait, en bon ancien étudiant chez les Jésuites, je réponds à cette question par une autre question : c’est quoi votre job de rêve ?
Cela peut sembler idiot comme question, mais en fait, pas tant que cela car avec l’expérience je réalise qu’il existe autant de job de rêve que de personnes qui travaillent. En fait, j’en est pris conscience assez tôt dans ma carrière.
C’était il y a un petit peu plus de 30 ans et à l’époque, avant d’intégrer une école de commerce, il était obligatoire de faire un stage ouvrier histoire de faire prendre conscience aux futurs étudiants que dans une entreprise, tous les maillons étaient fondamentaux. J’ai choisi, pendant trois mois, d’être bagagiste SNCF en 3*8.
Souvent, surtout quand je travaillais de nuit, je me mettais à plaindre les personnes qui faisaient ce travail, à me dire que cela devait être difficile de faire un travail que je trouvais sans grand intérêt… l’arrogance et la bêtise de la jeunesse, que voulez-vous. Mais, un soir, j’ai osé demander à mon chef qui faisait ce métier depuis plus de 20 ans, ce qui le motivait. Et il m’a fait une réponse qui est restée gravée depuis.
« Gaël, mon métier, c’est de faire en sorte que les bagages de tous ces gens qui partent en vacances les reçoivent en temps et en heure. Si je fais bien mon métier, je participe au fait que leurs vacances soient parfaites. Et ça, tous les jours, ça me motive. Je participe au bonheur des gens. »
En une phrase, cet homme m’a fait comprendre qu’avant de juger un métier, il faut en comprendre le sens, l’utilité. Et comme en toute chose, il y a des éléments objectifs et des éléments subjectifs dans l’évaluation que l’on peut faire d’un métier et c’est en intégrant ces deux types d’éléments que vous pourrez déterminer ce qu’est votre job de rêve.
LES ÉLÉMENTS OBJECTIFS
Le salaire, bien entendu. Et non, nous ne pouvons pas vivre d’amour et d’eau fraiche. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais adapté la pyramide des besoins de Maslow au monde du travail dans cet article. Le salaire est un élément de motivation, aucun doute à ce sujet. Cependant, le seul salaire n’est pas suffisant pour transformer n’importe quel travail en travail de rêve.
Je ne sais pas pour vous, mais on me proposerait des millions d’euros pour devenir tueur à gage ou arnaqueur, je ne serais pas preneur.
Dans les autres éléments objectifs, il y a le secteur d’activité de l’entreprise. Nous n’avons pas toutes et tous les mêmes affinités avec chaque secteur. Il est important de savoir quels sont les secteurs qui nous font vibrer et ceux qui nous font fuir. Il n’existe pas UN secteur de rêve. Je parlais il n’y a pas si longtemps que cela avec Bruno Maltor, l’un des blogueur voyage les plus influant… oui, il est payé à voyager, et son métier en fait rêver beaucoup, ce que je peux comprendre… mais moi, pas du tout, j’aime être aux côtés de ma famille.
« Certes, un rêve de beignet, c’est un rêve, pas un beignet. Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage.”Marek Halter
LES ÉLÉMENTS SUBJECTIFS
· Les valeurs de l’entreprise
Les jeunes générations sont visiblement beaucoup plus sensibles aux entreprises qui portent des valeurs de développement durable, que ce soit dans leur activité première (le secteur de l’énergie par exemple), ou dans leurs comportements au quotidien.
Je crois qu’il fait mettre un terme à cette schizophrénie dont nous pouvons parfois faire preuve : nous sommes la même personne au travail et en dehors. Posez-vous la question de savoir quelles sont VOS valeurs fondamentales, et cherchez les entreprises qui portent les mêmes. Vous serez une bonne recrue pour ces entreprises, et vous vous y sentirez à votre place.
Le job de rêve, c’est un job qui vous permet d’accomplir quelque chose de plus grand que votre simple tache au quotidien, ce qui m’amène au point suivant.
· Le sens donné à votre travail
Il m’est arrivé dans ma carrière, au début surtout, de faire un travail alimentaire. Il fallait bien manger et se loger. Par contre, du matin au soir, je ne voyais pas à quoi mon travail pouvait servir. Mais, le plus frustrant était de constater que d’autres que moi semblaient y trouver du sens.
Il n’est pas honteux de faire un travail alimentaire, par contre, il est plus gênant de ne pas se poser la question de savoir à quelle « mission » plus globale nous souhaitons participer. Quand j’ai compris que, chez moi, la notion de divertissement sous toutes ses formes était le sens que je voulais donner à ma vie professionnelle, ce fut le bonheur.
· La culture d’entreprise
Tout le monde n’est pas fait pour travailler en open-space avec comme bruit de fond des baby foots ou des tables de ping-pong. Mais il n’y a pas d’un côté les tenants d’une supposée modernité et de l’autre des dinosaures proches de l’extinction. Il y a simplement deux cultures différentes et complémentaires. La culture d’entreprise, ce sont tous ces comportements qui feront que chaque salarié se reconnaitra.
Pendant les entretiens d’embauche, il est fondamental d’essayer de comprendre quelle est cette culture d’entreprise. Si par exemple l’entreprise dans laquelle vous postulez organise des soirées tous les jeudis soir et que vous, les soirées, ce n’est pas votre truc… passez votre chemin, vous ne pourrez pas bien vous y sentir.
Dans la culture d’entreprise, il y a également, bien entendu, le rapport entretenu par celle-ci avec toutes les notions de bien-être au travail, de déconnexion, de télétravail. Nous n’accordons pas toutes et tous la même importance à ces critères… il est important que vous sachiez quel degré d’importance vous y accordez.
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, la question n’est pas de savoir si le job de rêve existe. OUI, il existe, mais ce sera le vôtre, et uniquement le vôtre. Et pour le trouver, essayez de répondre à chaque point abordé dans cet article. Prenez le temps afin de ne pas vous mentir à vous-même. Il m’est arrivé dans ma carrière d’être très, très bien payé pour des métiers que je n’aimais pas. Mais je me mentais à moi-même en me disant que ce chouette salaire pouvait compenser le reste.
Le job de rêve est question d’équilibre, et nous avons toutes et tous le nôtre… alors, prêt.e à le trouver ?
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