Et si être poli était la clé du management bienveillant ?
De façon récurrente, je reçois des mails m’expliquant à quel point les "bonjours", "mercis" et tous ces petits mots de tous les jours disparaissent du quotidien en entreprise et que si tel n'était pas le cas, tout se passerait mieux. A force de réfléchir sur le management bienveillant, j'en viens à me demander si la clé de tout cela ne serait pas tout simplement la politesse, en tout cas comme point de départ. Je m'explique.
En reprenant quelques règles de base de la politesse, il s’avère que l’entreprise serait nettement plus bienveillante… voici quelques exemples :
La politesse des Rois ? Arriver à l’heure ; c’est ce que me disait ma grand-mère. Quand je travaillais en entreprise, combien de réunion commençaient à l’heure prévue et, surtout, se finissaient à l’heure planifiée ? Peu… très peu… trop peu. Arriver en retard, c’est considérer que le temps des autres personnes est moins important que le mien… quelle prétention !! Plus d 30% des français se déclarent comme étant régulièrement en retard. Paradoxalement, quand il s’agit d’un rendez-vous chez le médecin, ils sont 92% a être… en avance !
Etre poli, c’est dire « bonjour » quand on croise quelqu’un mais également quand on lui écrit. Combien de mails commencent sans même prendre la peine de taper ces 7 lettres ? Et pourtant, ce petit mot veut tout dire en termes de respect… on de non-respect. Il ne viendrait à personne de ne pas dire bonjour à un ami ou à quelqu'un de sa famille quand il le croise ou lui écrit... si ?
Etre poli, c’est de ne pas considérer, du fait de sa position sociale ou hiérarchique pouvoir bénéficier de passe-droits. Et cela est vrai de la chose la plus basique comme faire la queue comme tout le monde à la cantine à la plus éthiquement discutable comme abuser des notes de frais.
Etre poli, c’est de considérer toute personne comme étant égale, quelle que soit son sexe, sa religion, son âge, son orientation sexuelle. Une étude a montré que les managers ont tendance à accorder plus d’attention, et de considération, à 20% de leur équipe ; la part dont il/elle se sent humainement la plus proche. Vous me voyez venir ? Etre poli, c’est de payer de la même façon deux personnes ayant la même expérience et le même emploi… si la politesse était plus de mise en France, les femmes ne seraient peut-être pas payées 16% de moins que les hommes.
Etre poli, c’est se comporter, et parler, de façon civilisée : exit les gueulards, exit les harceleurs de tout crin, exit les incivilités, petites ou grandes, du quotidien, exit le sexisme. Le paradis en quelque sorte !
CONCLUSION
Je ne dis pas que pour résoudre tous les problèmes de l’entreprise il faudrait donner des cours de politesse à l’ensemble des collaborateurs mais, après tout… pourquoi pas ? Et au passage, j’en profiterai pour redonner les bases de la galanterie à la française qui a largement tendance à décliner chez les générations Y et Z. Je n’affirmerai pas que de tenir une porte à une femme est une garantie contre le sexisme mais je ne suis pas loin de penser qu’inconsciemment, si un homme sait depuis qu’il est tout petit qu’une femme doit passer avant un homme, quand il s’agira de promotion dans son entreprise… il ne claquera peut-être pas la porte sur le nez de sa collaboratrice. Allez… on s’y met ?
Comments