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♀️♂️ Le défi d'être une femme de nos jours


Mon thème favori : la bienveillance en entreprise ! Je suis convaincu que cette dernière peut et doit progresser en entreprise mais, pour paraphraser Coluche qui disait “Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !”. En entreprise, nous pourrions dire :

« Mon PDG a dit : il y aura des hommes et des femmes et tous seront égaux, et tous seront l’objet d’autant de bienveillance… mais pour les femmes, ce sera très dur ».

Loin de moi l’idée d’être pessimiste au regard des fantastiques évolutions si nous comparons la situation des femmes à la sortie de la seconde guerre mondiale à celle d'aujourd’hui mais force est de constater que changer des milliers d’années d’habitudes prend du temps, beaucoup de temps, trop de temps ? Au-delà des lois successives, les mentalités ont elles changées et, surtout, qu’en est-il des comportements !

Un peu d'histoire avant tout histoire de se convaincre que cet article n'est pas négatif. Son objectif est de prendre conscience que si le chemin parcouru est indéniable... il est encore long !

1945 : droit de vote des femmes

13 juillet 1965 : les femmes ont le droit de travailler sans demander l'autorisation de leur mari et d'ouvrir un compte en banque.

17 janvier 1975 : l'avortement est dépénalisé (pour rappel, Marie-Louise Giraud, née en 1903, a été guillotinée à Paris le 30 juillet 1943 pour avoir pratiqué 27 avortements)

1992 : Loi sanctionnant le harcèlement sexuel dans les relations de travail.

2012 : Décret n° 2012-1408 du 18 décembre 2012, relatif à la mise en œuvre des obligations des entreprises pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Je ne donne que quelques exemples pour montrer que la loi évolue, dans le bon sens mais les pratiques... c'est une autre histoire ! Je prendrai pour vous en convaincre, 3 exemples :

La maternité

Quelle femme n'a pas entendu lors d'un entretien d'embauche cette phrase terriblement chargée de sens "et sinon, vous prévoyez d'avoir des enfants" ? Je vous garantis qu'à aucun moment cette question ne sera posée à un homme. Vous vous dites "OK, mais comment fait-on" ? Simple : comme en Suède ! Quand un couple a un enfant, il bénéficie d'un congé de une année entière et c'est au couple de décider comment cette année se répartie : moitié/moitié, 6mois/trois mois, 1 mois/11 mois. Bref, au moment de l'embauche, la question d'un congé maternité ne se pose plus car celle d'un congé paternité se pose également !

Changer les comportements quant aux femmes peu également passer par un raisonnement plus global comme le montre la Suéde.

L'équilibre vie privée/vie pro

Je ne connais que peu de femmes qui ne se plaignent pas d'être cataloguée comme mère avant d'être une professionnelle ! Un florilège des meilleures citations ?

"on ne va pas lui donner une promotion, il faut qu'elle aille chercher ses mômes tous les soirs"

"allez, il est 18.30, une petite réunion à 19 heures dans mon bureau ! Et que ceux qui ont des enfants à aller chercher se mordent les doigts. Fallait réfléchir avant d'en faire".

"non, sérieusement, il est encore malade son gamin ? Franchement, elle s'emmerde pas avec ses congés !"

Là encore, c'est plus une question de mentalité que de loi. En tant qu'homme, expliquer que je dois partir à 18.30 pour aller chercher mes enfants à l'école n'est pas simple. Nous avons donc d'un côté les femmes qui voudrait être reconnue comme des professionnelles avant d'être des mères et des hommes qui voudraient que l'on reconnaisse parfois leur rôle de père. Personnellement, d'un point de vue purement logique, cela semble compatible !! Mais la France connait ce problème purement Français : partir tard du travail est signe d'implication. Chez Google, à Londres ou aux Etats Unis, passé 18 heures, il n'y a plus personne dans les bureaux.

Tant que ce sujet ne sera pas traité par des entreprises exigeants que leurs collaborateurs partent à des heures raisonnables chez eux, je ne vois pas d'issue. Sur ce sujet, c'est à l'entreprise de changer afin de faire évoluer les mentalités et les comportements. Je dois bien avouer que sur ce point... je ne suis pas optimiste.

Le salaire

Tous temps de travail confondus, les hommes gagnent 23 % de plus que les femmes. Il y beau avoir des lois, cela ne change pas. Une affaire récente nous a montré a quel point le sujet est grave : l'affaire Fillon. Non non, pas d'inquiétude, rien de politique dans ce que je vais dire. François Fillon a employé ses deux enfants, le fils ayant pris la suite de la fille. Pour le même travail, la fille était payée 3 804 euros... le fils 4 442 ! Pour le même travail ! Cela vous semble symbolique et pourtant, c'est encore une réalité dans l'esprit d'un grand nombre de dirigeants : une femme doit moins gagner qu'un homme.

Alors certes, la loi de 2012 a instauré des amendes en cas d'écart trop important mais force est de constater que très peu de procédures sont lancées. Alors que faire ?

A mon sens, le sujet est d'une telle importance qu'il faudrait, a minima pour les grandes sociétés, que l'égalité des salaires soit intégrée dans les audits annuels des comptes. Au lieu de donner dans le déclaratif comme le font trop souvent nos politiques, il s'agirait d'avoir un suivi purement comptable de cette situation avec des amendes automatiques qui, au lieu d'être reversées à l'Etat, le serait aux personnes qui sont lésées. Car comme dans beaucoup de cas, certaines entreprises préfèrent payer une amende plutôt que de se mettre aux normes. En procédant comme je le recommande, au moins, l'argent irait dans les bonnes poches !

Conclusion

Cet article pourrait faire dix pages si j'avais également parlé ne serait-ce que du sexisme en entreprise mais je fais partie de ceux qui préfèrent regarder le verre à moitié plein. Je pense que depuis 1945, nous sommes sur la bonne voie. Je ne crois pas au féminisme militant qui donnerait des droits spécifiques en fonction de tel ou tel sexe. Idéalement, le monde de l'entreprise devrait être asexué laissant suffisamment de place à la vie personnelle pour gérer ces questions intelligemment (exemple avec le congé maternité). Mais là, je rêve un peu, je sais. Malgré tout, j'aime à penser que les nouvelles générations seront plus ouvertes à l'égalité. En effet, je fais encore partie d'une génération de cadres qui ont été élevé par la génération de femmes pour qui travailler était l'exception. Gageons que les générations suivantes seront plus logiques que la mienne.

Avec Bob sur scène

L'AUTEUR
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