La bienveillance en entreprise commence au recrutement
« Dis-moi comment tu recrutes, je te dirai qui tu es ».
Je suis convaincu que dans les années qui viennent, les entreprises qui sauront garder les talents de la génération Z, beaucoup moins fidèles à l’entreprise que la X et la Y, seront celles qui intégreront cette donnée dans leur fonctionnement général. Sans parler des effets bénéfiques globaux d’une stratégie humaine tournée autour de la bienveillance, un élément est souvent, trop souvent, oublié y compris dans les entreprises « vertueuses » : le recrutement.
Un article m’a interpelé dernièrement. Cet article avait pour titre « Pourquoi les recruteurs ne répondent pas aux candidats !
Sans justifier cet état de fait, l’article donne des explications comme si, au final, c’était au candidat de s’adapter au comportement discutable de certains recruteurs qui ne daignent même pas envoyer un mail standard de refus à un candidat qui a fait l’effort de leur écrire. Et cet article m’a donné l’idée de celui-ci.
OUI, la bienveillance d’une entreprise est interne, certes, mais elle s’applique également à l’externe. Avoir un comportement exemplaire en tant que recruteur permet non seulement d’attirer et de séduire les meilleurs éléments mais également d’améliorer son « image recruteur ». Ne jamais oublié que le candidat éconduit d’aujourd’hui sera peut-être le candidat parfait de demain !
Ainsi, voici quelques règles qui me semblent facilement applicables pour améliorer à faible cout, son image recruteur.
1- A tous les candidats tu répondras
Cela semble une évidence mais quel candidat n’a pas été choqué de constater le faible taux de réponse des recruteurs ? Compliqué à gérer quand il y a 1 000 candidatures ? Je donne une solution toute simple à ceux qui se cachent derrière cette excuse : l’envoi groupé ! Y compris d’un mail basique. Mieux vaut une réponse impersonnelle que pas de réponse laissant planer sur l’entreprise le soupçon, au mieux, d’être désorganisée, au pire de mépriser les candidats. Le mail ?
« Madame, Monsieur, nous vous remercions de l’intérêt que vous avez porté à notre entreprise. Malheureusement, notre intérêt s’est porté sur d’autres candidats dont l’expérience semblait plus en adéquation avec le poste.
Cela ne remet en rien la qualité de votre profil et espérons que vous trouverez rapidement le poste idéal. N’hésitez pas à nous recontacter pour d’autres opportunités »
Voilà… c’est cadeau, vous pouvez faire un copier/coller. Temps de travail pour envoyer ce mail à tous les candidats éconduits ? 5 minutes, maximum !
2- Ton cabinet de recrutement tu choisiras avec discernement !
Idée : les cabinets de recrutement devraient donner à leurs clients, le taux de retour qu’ils font aux candidats ? Pourquoi ? Parce que, le temps d’une mission, c’est eux qui portent l’image de l’entreprise. Je ne citerai pas de marque mais certains cabinets ont un taux de retour proche de zéro et, dans ce cas, je vous renvoie au point 1 ! Déléguer son recrutement est souvent une nécessité. Cependant, à ma connaissance, cette donnée « bienveillante » du taux de retour au candidats à 100% n’est pas utilisée par les cabinets vertueux pour décrocher des missions… IL DEVRAIENT LE FAIRE !
3- A l’heure tu seras
Et oui… il arrive encore que le premier contact avec l’entreprise, un peu stressé avant un entretien, le candidat soit reçu avec 10, 20 minutes de retard. Or, nous le savons tous, le premier contact est déterminant dans l’image que l’on se fait ! D’ici à 10 ans et l’arrivée massive de la génération Z sur le marché du travail, croyez-moi, l’entreprise devra séduire les candidats, autant que l’inverse. Je suis prêt à parier que certains n’attendront pas 15 minutes pour l’entretien et tourneront les talons.
4- Débrieferas tu devras
Quand l’étape des entretiens est passée, en cas d’échec, il est fondamental d’expliquer au candidat le « pourquoi ». Bien souvent, dans l’étape finale, le choix devient subjectif. Nous ne sommes plus sur des critères techniques mais plus humain. C’est en cela qu’un débrief téléphonique est souhaitable. Pas agréable pour le recruteur, certes, mais tellement utile pour le candidat qui ne pourra qu’être reconnaissant du respect qui lui est donné.
5- La perle rare tu accueilleras
Une fois le recrutement fait… ce n’est pas fini. Un chiffre incroyable est sorti d’une étude Mercury Urval. 20% des nouveaux salariés d’une entreprise souhaite changer de poste LE JOUR DE LEUR ARRIVEE !!! Là encore, rien de très onéreux. Ci-dessous, l’exemple de Renault qui, en une feuille, explique que le candidat a visiblement fait le bon choix en venant travailler ici !
Prévoir un parcours d’intégration, mettre en avant les valeurs de l’entreprise lors de cette première journée, valoriser le candidat devenu salarié… autant de souvenirs qui accroitront son implication et sa fidélité.
CONCLUSION
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas de faire le procès des méchants recruteurs versus les gentils candidats. Je souhaitais mettre en avant le fait que les recruteurs ont tout intérêt à être bienveillant s’ils souhaitent fidéliser leurs propres salariés et, surtout, attirer les meilleurs.
« Dis-moi comment tu recrutes, je te dirais qui tu es », cela semble ridicule et pourtant, si l’on fait le parallèle avec la séduction entre humains, personnellement, il ne me viendra pas à l’idée de me mettre en couple avec quelqu’un en retard, malpoli ou grossier, chacun ses gouts ! La crise a peut-être un peu trop vite fait oublié que le recrutement est aussi un acte de séduction de la part du recruteur.