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3 solutions "simples" pour retrouver l'équilibre vie privée / vie professionnelle


Eternel débat que celui là. Bon nombre d’entreprise font même des formations sur le sujet comme si le problème venait des collaborateurs et pas d’elles mêmes… beau paradoxe. L’entreprise constate que cet équilibre est essentiel pour que l’implication de ses collaborateurs soit maximale mais elle ne change qu’à la marge ses règles de fonctionnement. En faisant des formations sur le sujet, elle déporte le problème sur le collaborateur qui a peut-être un manager qui se fait le malin plaisir d’organiser des réunions le vendre à 19.00 ou envoie des mails à 22 heures en exigeant une réponse immédiate ! Et pourtant, ce défi peut être relevé en s’inspirant d’exemples existants.


1- Le congé maternité ou la discrimination à l’embauche

La problématique de l’équilibre vie privée/vie professionnelle devient plus fort à l’arrivée d’enfants bien entendu. Et, dans l’inconscient collectif, il est bien ancré que cette problématique est féminine. Nos sociétés ont intégré qu’une fois qu’un enfant arrive, la vie privée prend forcément le pas sur la vie professionnelle. En Allemagne, avoir un enfant est un handicap majeur, pour ne pas dire rédhibitoire, pour la carrière d’une femme. En France, c’est (un peu), moins le cas mais une fois que l’enfant est là, il est plus facilement admis que ce soit la femme qui fasse la sortie d’école que l’homme. Une évidence ? Non… pas partout, et cela commence dès la grossesse !


Quelle femme ayant passé des entretiens alors qu’elle n’avait pas d’enfant ne s’est pas entendue demander : « et sinon… vous comptez avoir des enfants ? » Soyez en certains, cette question n’est absolument jamais… jamais posée à un homme malgré l’évolution des comportements des hommes, beaucoup plus impliqués de nos jours dans l’éducation des enfants. Que faire ? Dire que ce n’est pas bien et rendre cette question illégale parce que discriminatoire ? Je doute qu’il y ait le moindre impact.


Ou alors… faire comme en Suède qui depuis 1974 propose un congé parental de 16 mois commun aux deux parents et utilisable jusqu'aux 8 ans de l’enfant que l’homme et la femme décident ENTRE EUX, de se répartir. Résultat ? Un homme ou une femme sans enfant en « compétition » pour le même emploi pourront indifféremment s’absenter quand ils auront des enfants… problème réglé !


2- Admettre le concept de déconnexion quotidienne

La technologie a révolutionné notre relation au travail et à notre lieu de travail. 20 and en arrière, une fois les portes du bureau passé, il n’y avait pour ainsi dire aucun moyen de joindre un collaborateur, absolument aucun ! Cela semble incroyable ! Et pourtant, à ma connaissance, l’économie ne se portait pas plus mal, bien au contraire si l’on veut aller dans ce sens. Nous sommes soit disant dans un monde hyper-connecté, hyper performant et pourtant, depuis bientôt 10 ans, le monde connait une crise sans précédent. Je peux affirmer sans risquer de m’attirer les foudres du Dieu Economie que l’hyper-connectivité des salariés n’est pas un facteur de croissance, ni de décroissance d’ailleurs. Il est temps de remettre la technologie au service de l’humain au lieu de la subir comme la génération dont je fais partie (eeeeeh oui, 46 ans déjà, pas vraiment digital-natif comme on dit) l’a subie. Comment ? Comme Volkswagen qui coupe les serveurs mails entre 18.30 et 7.30 du matin par exemple. Ou en créant des applications permettant de faire des suggestions aux managers qui auraient trop tendance à organiser des réunions le vendredi à 19.00 le vendredi. C’est certes intrusif, mais pas tellement moins que le numérique ne l’est dans nos vies quotidiennes… mais au moins, cela servirait la cause de l’être humain au lieu de systématiquement privilégier celle de l’entreprise.


Beaucoup d’entreprises font des chartes en ce sens (obligatoire d'ici à Janvier 2017), pensant que le problème est résolu mais je suis convaincu que tant que la technologie n’imposera pas un changement de comportement, ces chartes feront joli, affichées dans les couloirs, mais ne changeront qu’à la marge le comportement des managers.


3- Changer la relation au temps

Selon une étude Edenred, l'organisme gestionnaire des tickets restaurant, 43% des français prennent une pause déjeuner de plus de 45 minutes. Sur les 14 pays étudiés, le Mexique se place au même niveau que la France, suivi de l'Italie (68%) et de façon surprenante du Japon (62%). La Grèce est dernière avec seulement 9% des salariés qui profitent de plus de 30 minutes pour déjeuner. Aux Etats Unis, 62% des salariés prennent une pause déjeuner de moins de 30 minutes. Au Royaume Unis, ils sont 73%. Et devinez quoi, pour avoir beaucoup travaillé avec les Etats Unis, j’ai toujours été surpris de constater que, passé 18 heures, il était très compliqué de joindre un interlocuteur outre-Atlantique, quel que soit le niveau hiérarchique. Le Directeur Général d’une grande entreprise de média New Yorkaise avec qui je discutais de ce point avec étonnement m’a fait cette réponse, surprenante pour un français : « et si je ne suis pas devant l’école de mon fils à 18.30, je vais le voir quand ? »


Bref, l’équilibre vie privée/vie professionnelle passe probablement également par le changement de notre relation au temps : cesser de penser qu’un collaborateur qui part à 20.00 est forcément plus impliqué que celui qui part à 18.30, cesser de passer trop de temps au déjeuner car, comme le dit Jacques Mailhot « Déjeuner de travail : ils sont en général totalement stériles pour la simple raison que le bon usage veut qu'on ne parle jamais la bouche pleine. » et, peut-être un fait plus « parisien », ne pas considérer qu’une journée de travail commence à 10.00.


C’est en faisant tout cela que l’on retrouvera du temps pour nos vies personnelles.


Conclusion

Bien sûr, tout cela ne peut se faire d’un claquement de doigts mais je suis convaincu que des solutions existent si l’on veut bien s’en donner les moyens. L’humain est le coeur de l’entreprise et, à ce titre, il est essentiel d’en prendre soin. Nous avons vécu depuis le début des années 2000 et l’explosion du numérique, mail, téléphones portables, une période durant laquelle l’hyper-connectivité semblait être un progrès pour l’entreprise. Après cette période d’enthousiasme, il est temps de remettre l’église au milieu du village comme disait ma grand-mère !


Avec Bob sur scène

L'AUTEUR
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