5 trucs faciles pour déconnecter en douceur
Quand il s’agit de parler de déconnexion numérique, on en arrive assez rapidement aux solutions « y a qu’à. Faut qu’on ». Même si la loi travail a imposé aux entreprises depuis janvier 2017 d’établir a minima une charte sur la déconnexion numérique, force est de constater que le mouvement est lent… très lent. Alors, vous allez me dire qu’il n’y a pas urgence ?
Qu’il y a d’autre problèmes plus urgents ? Peut-être.
Cela étant dit, je vous engage à faire un petit exercice : essayez de vous souvenir de la dernière journée durant laquelle vous n’avez pas pensé une seule seconde à votre travail ? Juste une seule journée ! Dans bien des cas… impossible de s’en souvenir. Il y a toujours le mail qui arrive le week-end, le texto ou l’appel pendant les vacances etc etc. 62% des français n’éteignent JAMAIS la boite email de leur téléphone portable.
Ne vous inquiétez pas ; je ne vais pas suggérer de jeter son smartphone à la poubelle, j’en serait moi-même bien incapable. Voici cependant 5 petits trucs qui peuvent vous aider à réduire l’impact négatif que cet objet a sur nos vies :
1- Supprimez les alertes !
Il y a encore quelques mois, mon smartphone vibrait toutes les deux secondes : France info, BFM, Le Figaro, Libération, Twitter, Facebook, ma boite mail, Linkedin, L’Equipe sans compter les innombrables applications qui me sollicitaient de façon régulière. Tout ça : OUT ! Pas les applications, non, juste les alertes afin d’inverser le rapport de force. Si j’ai envie d’être informé, c’est moi qui vais chercher l’information, pas l’inverse. Franchement, notre vie va-t-elle gravement changer si l’on apprend avec quelques heures de décalage que tel ou tel homme politique a été mis en examen ?
2- Eloignez votre portable
Une étude de Kaspersky Lab de 2017 a montré que les collaborateurs n’ayant pas leur téléphone portable dans leur bureau augmentaient leur capacité de concentration et leur efficacité de 26% ! Vous imaginez ? Pratiquement un tiers de temps potentiellement gagné en éloignant son smartphone… que de temps gagné pour rentrer chez soi plus tôt :-)
3- Achetez un réveil
Une étude de Deloitte Global conduite sur 53 000 personnes, a montré que 61% des interrogés consultent leur smartphone 5 minutes ou moins après le réveil, 88% sur 30 minutes et 96% sur une heure. Le pire, c’est la consultation nocturne à l’occasion d’un besoin de verre d’eau ou d’un besoin naturel. Comment voulez-vous avoir un sommeil reposant si en plein milieu de la nuit, vous apprenez qu’il y a eu un attentat à l’autre bout du monde ou que votre boss vous a envoyé un mail ? Plus de 70% des possesseurs de smartphones utilisent ce dernier comme réveil matin… difficile de l’éloigner du lit ! La solution : le smartphone dans un tiroir et utilisez un réveil matin ! Commencer sa journée sans être en contact dans les 5 minutes avec son travail en checkant ses mails ou avec les nouvelles du monde qui n’ont rien de réjouissant ces temps-ci peut tout à fait changer la façon de vous lever !
4- Sortez sans votre portable
Oulaaaah, je vous entends d’ici dire « mais il est malaaaaade, et s’il y a une urgence on fait quoi ? ». Tout le problème est là justement. Le téléphone portable nous a inconsciemment plongé dans une psychologie tournée vers l’urgence, comme si une catastrophe pouvait arriver à tout moment et que, bien entendu, en étant sur le qui-vive en permanence, tout irait mieux. Le « lâcher-prise », une fois de temps en temps, c’est pas mal non plus. Essayez, un samedi par exemple, de partir en promenade en laissant volontairement votre smartphone chez vous. Faites le test. De façon assez étonnante, vous vous sentirez loin de tout et à l’abris du stress et des catastrophes. Vous vous créerez un moment rien que pour VOUS que personne ne pourra perturber. Bon… pour les plus accros, la première fois sera peut-être angoissante mais petit à petit, vous y prendrez gout ! L’étape d’après, c’est de dire à votre boss que vous partez en vacances sans votre téléphone portable mais, ça, c’est pour plus tard !
5- Ralentissez !
Le smartphone a fini par nous faire croire que tout devait être urgent. Un mail arrive ? Je dois répondre dans la minute. Petit exercice pratique : vous êtes chez vous, glissez sur le tapis et vous vous cassez le bras… ouch ! Que faites-vous ?
- Option 1 : vous appelez le SAMU
- Option 2 : vous envoyez un mail au SAMU
Bien sûr, mis à part quelques blagueurs, vous appelez. Non, un mail ne peut être considéré comme un outil permettant de gérer l’urgence. Et pourtant, combien de mails avez-vous reçu, ou envoyé avec comme objet : « URGENT ». Il faut se fixer des plages horaires dans la journée pour répondre à ses mails au lieu de subir le dictact de l’alerte mail !
Conclusion
Sans vous en rendre compte, en faisant tout ou partie de ces exercices, vous lutterez contre une maladie que vous êtes 66% à avoir selon une étude britannique datant de 2012 : la nomophobie. « Nomophobie » est l’abbréviation de « no mobile phobia », la peur de se retrouver sans son mobile.
Le problème n’est pas tant l’objet en tant que tel mais son contenu comme le travail ou les informations déprimantes qui nous empêchent de prendre plus souvent soin de nous. Imaginez : une journée entière sans être en contact avec le travail et sans avoir une seule mauvaise nouvelle du monde. Si ça ne changera pas notre vie, franchement, ça fait envie, non ? Et, moi, ma conviction, c’est qu’au-delà d’une envie, c’est un besoin. Quand plus de 10% de la population active française a ou va faire un burn-out, il serait temps de reprendre, un peu, de pouvoir sur nos vies.